Hier
Ils font encore figure d’exception dans un secteur automobile où le garage reste le réflexe le plus répandu. Les mécaniciens à domicile, ou sur le lieu de travail, proposent pourtant les mêmes services.
Capot ouvert, la petite berline bleue est sagement stationnée dans la cour du pavillon. Le nez dans le moteur et les mains dans le cambouis, Ludovic Chaumeil se penche sur la distribution tandis que Françoise et Alain vaquent à leurs occupations. « Avant je bricolais. Il m’est même arrivé d’acheter une voiture accidentée pour la refaire entièrement, remarque le retraité. Mais je n’ai plus envie… » Le couple a donc fait appel au Bérugeois, mécanicien de son état, itinérant depuis mars 2020. « A l’époque, il y avait encore un garage sur Béruges. Je ne voulais pas lui faire de concurrence mais rayonner, amener une alternative. » La formule est appréciée par Françoise. « On n’a pas à se déranger, à demander à quelle heure la voiture sera prête ou pas, à attendre… Et puis il est du coin ! » Avec sa camionnette identifiée Point Auto, le mécanicien intervient à domicile ou sur le lieu de travail de ses clients, particuliers et entreprises. « Evidemment, le temps que je passe sur la route, je ne le passe pas à travailler. » Et la météo le contraint parfois à installer un barnum. Mais les avantages sont réels, et ils vont bien au-delà de charges moindres et d’un contexte favorable de parc automobile vieillissant.
Une autre relation client
« Quand je cale un rendez-vous, je bloque le temps de l’intervention et je ne suis pas « pollué » par d’autres demandes, souligne Ludovic qui s’applique à ne pas répondre aux urgences. Je ne suis pas dépanneur, rappelle-t-il. Je veux rester dans l’esprit du garage qui vient au client. » Avec, en bonus, une relation retrouvée. « La personne vient, discute, voit ce que je fais et sait pourquoi elle paie. » Basé à Marigny-Brizay, Angelo Salmonie (AMAD) fait également le constat d’une « relation clientèle plus apaisée ». Installé depuis 2016, lui aussi a fait ses armes dans des garages et concessions. Le déclic lui est venu en tant que dépanneur. « J’ai constaté que les gens ne prenaient pas le temps d’entretenir leur véhicule correctement, parce que les horaires de garage ne coïncidaient pas avec leurs horaires de travail, parce qu’il fallait embêter quelqu’un pour y aller… » L’avantage pour le client est aussi financier, car si le coût des pièces reste incompressible, le tarif horaire est avantageux, de l’ordre de -20% par rapport à une concession.
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lundi 23 décembre