samedi 02 novembre
Tourné en 1993, le film de La Vienne dynamique a 30 ans. Le 7 a retrouvé ceux qui incarnent les héros de l’attraction à l’écran. Une expérience pour laquelle ils conservent tendresse et fierté.
« Eh oui, 30 ans déjà ! » Dans la voix de Jean-Philippe Bèche se mêlent joie et nostalgie. Le « futur marié » de l’attraction La Vienne dynamique n’a pas oublié le tournage de ce film conçu en 1993 pour le Futuroscope. « C’est l’un de mes plus beaux souvenirs de tournage », confie le comédien. L’actuel sociétaire du théâtre de la Huchette, à Paris, se souvient d’un « casting classique » et de sa rencontre avec le réalisateur Olivier Chavarot, « une évidence ». « Il me disait que j’étais son Indiana Jones, il cherchait ce genre d’énergie… Et je suis fan de Spielberg ! »
Même les « conditions météo catastrophiques » n’ont pas gâché la fête. « Il a fallu tricher avec le soleil et il y avait un vent à décorner les bœufs, comme on dit chez moi (ndlr, quelque part entre Lyon et Villefranche-sur-Saône). Il a aussi fallu renoncer à certains éléments du scénario, trop dangereux, en deltaplane notamment. » Mais Jean-Philippe Bèche était bien entouré. « Dans la scène du train, j’ai donné la réplique à Claude Piéplu ! Une figure de mon enfance, la voix des Shadoks… »
« On prend racine »
Le héros de La Vienne dynamique s’est aussi lié d’amitié avec Jean-Yves Tual, dans la peau -pardon, l’écorce- du guerliguet enrhumé. « C’était mon premier rôle en costume intégral, se souvient la « mascotte » du film. C’est un très bon souvenir, même si ce n’était pas évident de courir à genoux avec ! » Le comédien aux deux Molière se rappelle même avoir bien failli glisser sous les roues de la Formule 3000 ! Il s’est malgré tout bien amusé dans le rôle de l’arbre enchanté. « Dans le costume, j’ai fait peur au réalisateur et même à un chien, un Berger allemand ! »
Lors des 25 ans du Futuroscope, les deux acteurs se sont retrouvés au parc. Jean-Philippe Bèche n’a pas attendu cette invitation pour y revenir régulièrement. « Jamais je n’aurais imaginé que La Vienne dynamique aurait cette longévité. Ce sont souvent les histoires les plus simples les plus belles », dit-il, toujours ravi que des anonymes ou des gens du métier l’interpellent pour lui en parler. Jean-Yves Tual est, lui, tout aussi étonné de voir « son » guerliguet avoir sa propre page sur les principaux réseaux sociaux. « Que cette attraction soit toujours là et appréciée, ça fait plaisir ! On prend racine. » Pour Jean-Philippe Bèche, « ce film a réussi l’alchimie entre l’aventure, l’humour, le dépaysement, une folie de gosse… Il se rapproche de l’univers de Spielberg dans cette candeur et cette innocence très profonde chez tous les enfants ».
Claire Brugier - Steve Henot
Il ne savait pas que le film tournait encore au Futuroscope. « Je devrais être plus attentif à mes relevés Sacem ! », sourit Alexandre Desplat, à l’autre bout du fil. Le musicien parisien a composé la bande-originale de La Vienne dynamique il y a trente ans, bien avant d’affoler Hollywood. L’expérience a marqué son début de carrière dans le 7e art. « Pour le jeune compositeur que j’étais, ce projet était l’opportunité de créer une pièce symphonique, ce qui coûtait déjà très cher, se rappelle ce grand admirateur de John Williams. Avec Olivier Chavarot, le réalisateur, nous partagions une passion commune pour les grandes musiques de film. Lui avait l’ambition de proposer un spectacle à l’américaine, mais sur un format court. » Le compositeur aux deux Oscars (The Grand Budapest Hotel et La Forme de l’eau) et quelque 150 bandes-originales a longtemps gardé ce travail comme « référence » pour se faire connaître, notamment aux Etats-Unis. « Car elle est virtuose, variée, montre que je peux diriger un orchestre… Cette musique a été un outil très bienveillant. » Et qui continue d’habiter les travaux du compositeur. « Avec Marie-Louise ou la permission, c’est la base de mon travail. On y trouve une énergie qui perdure aujourd’hui. Il y a des réminiscences de ça dans Harry Potter ou encore Twilight, qui se sont je l’espère bonifiées, sont devenues plus puissantes. » Trente ans plus tard, Alexandre Desplat n’a toujours pas visité le Futuroscope. « J’attends l’invitation ! » De la Vienne, il ne connaît finalement que… la fête de l’Ordre du Vénéré Bitard, vécue à l’adolescence aux côtés de la fanfare des Beaux-arts de Paris.
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