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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
La faculté de pharmacie de Poitiers n’a pas fait le plein cette année. Et c’est peu de le dire… 45 des 74 places proposées sont restées vacantes, autrement dit 61%. Au plan national, la situation n’est pas plus réjouissante puisqu’à la rentrée 2022, 30% des 3 800 places
disponibles n’étaient pas occupées. « Le risque à terme, c’est la désertification médicale, souligne Denis Sarrouilhe, directeur de la section pharmacie de l’université de Poitiers. En France, nous serions en capacité de recruter 15 000 professionnels, dont 8 000 préparateurs en pharmacie(*). »
La Conférence des doyens de pharmacie met en cause la communication autour de la réforme du parcours de santé, mise en place en 2020. Et réclame une meilleure visibilité. « Les lycéens devraient pouvoir choisir directement pharmacie dans leurs vœux sur ParcourSup, aujourd’hui ils ne savent pas où aller », reprend Denis Sarrouilhe.
Et si, finalement, la formation de docteur en pharmacie et ses débouchés étaient trop méconnus ?
L’image du vendeur de boîtes de médicaments qui décolle et recolle des étiquettes de remboursement est encore très répandue. Elle est pourtant largement dépassée. Pendant la crise Covid, l’Etat a d’ailleurs donné de nouvelles attributions aux salariés des officines. « Personnellement, je ne savais pas que la pharmacie pouvait mener à autant de métiers différents »,
confie Salomé. En terminale au lycée Aliénor-d’Aquitaine, à Poitiers, elle a participé vendredi dernier avec une vingtaine d’élèves en quête d’orientation à une matinée d’immersion au sein de la faculté. Au programme, mise en situation dans une officine, identification de plantes aux mille vertus et rencontre avec des étudiants, comme Méline en troisième année : « Neuf ans, ça peut paraître long, mais c’est très varié, professionnalisant et on est payé. On peut ensuite travailler dans la recherche, l’industrie, un laboratoire de biologie médicale et dans les officines, où on suit les patients. » Louane n’en croit pas ses oreilles : « Je me rends compte que le pharmacien est souvent le premier à voir le malade et, bien sûr, le dernier pour délivrer les médicaments, il a un contact très important ». Attirée par la filière santé, cette élève de terminale à Angoulême pourrait désormais se laisser tenter par la pharmacie.
Plus de 5 800 créneaux sont ouverts aux lycéens sur Cap’Sup jusqu’au 10 mars pour vivre une expérience en immersion individuelle dans l’enseignement supérieur. Pour le moment, moins de la moitié des places sont réservées. Plus d’infos sur ac-poitiers.fr/capsup.
(*)Un Deust préparateur technicien en pharmacie (bac+2) est désormais proposé en apprentissage par l’université. Plus de 200 places sont ouvertes. Infos sur formations.univ-poitiers.fr.
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