La Vienne 
Territoire zéro chômeur

Combattre le chômage de longue durée, c’est le sens de la démarche Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD). Le département bénéficie désormais de deux habilitations, dans le bassin châtelleraudais et à Poitiers. Immersion dans les locaux de l’entreprise Le Ressort, à Naintré.

Arnault Varanne - @Avaranne

Le7.info

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Ils sont actuellement 37, répartis entre la champignonnière de Scorbé-Clairbaux, le lycée horticole et agricole de Thuré et la rue Denis-Papin, à Naintré. Dans cette ancienne usine de mécanique 
(2 800m²), on s’affaire à redonner vie à de vieux objets ou à transformer des déchets en matière première. Ici, rien ne se perd, tout se recycle ! 
A l’image de l’atelier couture, sur lequel veille Carole, embauchée le 16 mai 2022 par l’Entreprise à but d’emploi (EBE) Le Ressort. « Je viens de la Somme où j’étais couturière, mais je n’avais plus travaillé depuis près de vingt ans, commente-t-elle. Ça fait du bien au moral de se sentir utile... » 
Ses créations ou « reprises » finissent dans l’espace vente de la Galerie du réemploi, où les clients abondent depuis octobre dernier.

« Le plus grand défi 
est social »

Mireille, elle, est restée trois ans sans emploi après plusieurs expériences dans des sociétés de nettoyage. Elle est « contente de se lever » tous les matins pour rejoindre Le Ressort. Sans permis, elle covoiture avec d’autres pour venir jusqu’à Naintré. « 30% de nos effectifs n’ont pas de moyen de locomotion, précise Delphine Plaud, directrice du Ressort. Nous avons donc mis en place une navette dans les quatre autres communes, Thuré, Scorbé-Clairvaux, Colombiers et Cenon. » Parce que « le travail est un droit »,
 tous les volontaires à un retour à l’emploi sont les bienvenus. Comme « JC », 
ouvrier spécialisé dans le bois, qui transforme des palettes en objets de décoration, composteurs, coffres à jouets... Dans une autre vie, il a été poseur de cheminées, intérimaire chez Fenwick, etc. Ancien professeur des universités au Mexique, Henrique s’occupe, lui, de l’atelier cycle. Le voilà embarqué dans un projet dont les dimensions sociale, économique, sociétale et environnementale sont étroitement liées.

A terme, près de 120 emplois pourraient voir le jour sur les trois activités citées plus haut, et même quatre si l’on y ajoute la conciergerie. 
« Le plus grand défi est social car chaque salarié a un sac à dos chargé, estime Delphine Plaud. Il faut trouver une culture d’entreprise entre la structure d’insertion par l’activité économique et l’entreprise classique. » Peut-être à terme une deuxième EBE naîtra-t-elle sur le bassin châtelleraudais, mais pour l’heure Le Ressort digère ses premiers mois d’existence. « On voit déjà que l’activité supplémentaire créée sur le territoire a du sens et que le retour à l’emploi est positif. »