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Aujourd'hui
D’un côté, le pôle « farine » dédié aux formations de boulangers, pâtissiers et chocolatiers. De l’autre, le pôle
« viande » destiné à accueillir des apprentis des filières boucher-charcutier-traiteur. A Saint-Benoit, le Campus des métiers a inauguré récemment un nouveau bâtiment alliant des salles de classe et sept plateaux d’enseignement technique équipés (chambres froides, four à pain, ustensiles divers…). Cet investissement de 6,5M€ (+1,3M€ de matériels) consenti par la Région Nouvelle-Aquitaine était devenu indispensable pour accueillir les jeunes dans de bonnes conditions et respecter les normes sanitaires. « Ces locaux répondent à toutes les règles de sécurité et d’hygiène que l’on peut attendre chez les artisans, de la livraison des matières premières à la cuisson, sans couper la chaîne du froid. Et les laboratoires sont climatisés », précise Cyril Maître, responsable de l’ensemble du pôle alimentaire.
Ce nouvel équipement a été livré pile au moment où les effectifs d’apprentis atteignent des sommets. A tel point que certains se demandent déjà s’ils ne risquent pas d’être à l’étroit. Le Campus des métiers, victime de son succès ? Le constat est plutôt positif. Un millier d’apprentis suivent l’une des trente-six formations proposées. Au-delà des métiers de bouche qui explosent tous les records d’inscriptions (550, plus grosse fréquentation de Nouvelle-Aquitaine), les diplômes d’électricien, mécanicien cycles ou matériels agricoles, coiffeur, carrossier affichent tous complets. Il en est de même chez les voisins, le CFA du BTP. Les 650 places disponibles se sont toutes arrachées. Et le niveau d’excellence s’accroît à voir la palanquée de médailles décrochées dans les deux établissements de Chantejeau lors des dernières Olympiades régionales des métiers. Les employeurs sont logiquement de plus en plus nombreux à plébisciter l’apprentissage. Reste à savoir s’ils maintiendront le rythme en 2023, alors que l’Etat a annoncé la fin des primes exceptionnelles à l’embauche apparues au plus fort de la crise Covid (lire ci-contre).
« L’apprentissage fait partie de l’ADN de nos artisans mais certains vont hésiter vu le coût de l’énergie, estime Karine Desroses, présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Vienne. Les aides ne suffiront pas, aujourd’hui c’est une question de survie. »
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