Hier
Le Regard de la semaine est signé Cristiane Santos-Bodin.
Que représente la fête de Noël ? Et l’esprit de Noël ? A quoi bon cette festivité qui clôt l’année civile ? Je m‘empare des mots d’Annie Ernaux, l’écrivaine éthérée récipiendaire du prix Nobel de littérature, pour mieux me faire comprendre. Elle dit que Noël est « la fête majeure qui oblige de penser son être, sa solitude et son pouvoir d’achat par rapport à la société ». La société de surconsommation y atteint son zénith. La ruée vers les cadeaux et les décorations éphémères démarre après la Toussaint. Petite parenthèse : en tant qu’étrangère, pourtant locutrice à bon escient puisque j’ai étudié la culture française en faculté de lettres modernes, je ne comprends pas comment le calendrier des jours fériés d’un pays laïque est établi en fonction des fêtes chrétiennes. Mais ça, c’est une autre histoire (ou chronique). Le paroxysme de l’attitude consumériste se vérifie maintenant. Une profusion de produits inutiles s’étale sur les étals, faisant l’objet d’un désir fugitif et irréfléchi. Ultérieurement, ces « souvenirs » matériels deviendront des objets obsolètes au fond d’un tiroir. Le consommateur tombe dans le piège des acteurs, qui mettent le feu aux poudres et, tel un poisson épris, mord l’hameçon de toutes ses forces.
On entend trop parler dernièrement de la conscience écologique, des économies d’électricité et de gaz. Que de beaux discours qui ne se traduisent pas en actes ! Si la société entreprend un regard plus réflexif sur elle-même, elle va réaliser que l’hypocrisie est omniprésente. Quand on endosse un nouvel habit, on endosse également les conséquences de notre consommation effrénée et irréfléchie, au détriment de la corvée du travail saisonnier. Cette pathologie sociale, la surconsommation, délabre les ressources de notre chère planète. L’énergie, la nôtre et celle produite par nous, devrait être destinée à d’autres effets que la fabrication des produits qui passeront avec célérité en désuétude. Parler écologie, c’est parler des biens et des services essentiels aussi. Ce que je vais acheter l’est-il ? Ces biens sont-ils éco-responsables ? Issus du travail illégal ou mal rémunérés ? Il faut stopper les habitudes délétères pour le climat. Peut-être en internalisant ces principes trouvera-t-on l’esprit de la fraternité. Pour mieux y réfléchir, je vous recommande de voir en famille des films vraiment pertinents, tels que Captain Fantastic de Matt Ross, Minimalism : a Documentary About the Important Things, de Joshua Fields Millburn et Ryan Nicodemus et The True Cost, d’Andrew Morgan.
CV express
Native de Rio de Janeiro, j’ai fait mes études en français/portugais. Actuellement, je travaille auprès des migrants en tant que formatrice FLS. J’adore mon métier car le contact avec d’autres cultures me permet d’être plus consciente de mon rôle dans ce monde.
J'aime : mon fils, Rio, Gaël Faye, la musique et la culture brésiliennes, Edgar Morin, Charles Aznavour, Simone Veil, faire la cuisine, être à la plage, danser les yeux fermés, les paysages en pleine nature, la sociologie, l’eau de coco et les couchers de soleil à Rio, tous les arts, le Pays basque.
J'aime pas : les incivilités, être sous pression, me réveiller tôt, les mouches, les parfums à la noix de coco, l’injustice sociale, l’injustice tout court, la jalousie.
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