Aujourd'hui
Né pendant la crise Covid, le Marché des créateurs et indépendants de la Vienne a su perdurer. La page Facebook abrite aujourd’hui une communauté qui ne cesse de grandir… et n’a rien de virtuel.
Dès la première journée, la page Facebook créée par la Châtelleraudaise Elodie Rivet avait attiré pas moins de 700 abonnés. C’était en novembre 2020, en pleine crise Covid, quand les commerces non essentiels avaient baissé leur rideau et que les marchés de Noël étaient tous annulés. Deux ans plus tard, alors que dans le secteur alimentaire la vague est retombée, laissant les circuits courts à leurs difficultés (Le 7 n° 588), la communauté du Marché des créateurs et indépendants de la Vienne ne cesse de grossir. Elle compte aujourd’hui 19 000 abonnés et plus de 200 professionnels, une véritable communauté où les uns viennent trouver des idées cadeaux, les autres une vitrine pour leurs créations.
« Grâce à cette page, on est présents, on montre ce que l’on sait faire. C’est notre seule arme, car la démarche d’achat ne se fait pas spontanément vers nous », constate la créatrice de bijoux Horia Pejout (Le Trésor de Clémentine). Bénévole aux côtés d’Elodie Rivet, elle est aussi la fondatrice de La Fontaine des arts. Selon elle, la page Facebook, le marché de créateurs de Fontaine-le-Comte ou les boutiques de créateurs participent d’une même démarche, montrer mais aussi « fédérer ». « Je crois à cette forme de mutualisation qui est la seule façon pour nous, créateurs, artisans d’art, artistes, d’arriver à nous différencier. Et puis il y a de l’entraide… Personnellement, je n’ai jamais vendu directement par la page mais ce n’est pas grave, je vends autrement. »
Un tremplin
Laurent Fournier vend aussi autrement. Aujourd’hui, mais il y a deux ans… « Pour être tout à fait franc, je n’y croyais pas trop, lâche le tourneur sur bois (Autour du tour, à Civray). Mais tous les marchés de Noël que je devais faire avaient été annulés. » L’effet a été immédiat. « J’ai posté trois ou quatre photos de mes produits et dès le lendemain j’ai commencé à vendre. Le 4 décembre, j’ai même dû arrêter de diffuser car mon planning de fabrication était plein jusqu’au 23 ! En quatre semaines, j’ai vendu 127 petits rasoirs, alors qu’au départ j’avais de quoi en faire une dizaine. » Au-delà, « cette page m’a fait connaître dans toute la région, note l’artisan d’art alors fraîchement installé. Il m’aurait fallu des années pour avoir les mêmes retours. » Depuis, Laurent Fournier s’appuie sur un site Internet, « pas un vrai site marchand », sur lequel il présente ses créations et surtout le calendrier de sa présence sur les marchés et salons.
« On a vite oublié la nécessité de soutenir le commerce de proximité, il est donc important de continuer à faire connaître les professionnels et de faire découvrir de nouvelles choses », souligne Elodie Rivet. Le Calendrier de l’Avent lancé cette année sur le réseau social s’inscrit dans cet esprit.
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