Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Bat Detector, BirdNet ou encore Picture This… Peut-être avez-vous déjà entendu parler de ces applications pour smartphone, dont la vocation est de vous aider à identifier une plante ou un animal à l’aide d’une photo ou d’un son. Elles sont toujours plus nombreuses sur les différents stores mobiles, pour permettre à tout un chacun d’avoir un accès rapide -pour ne pas dire instantané- à la connaissance de notre environnement.
« C’est bien pour une première approche, mais il ne faut pas prendre les résultats pour argent comptant », prévient d’emblée Samuel Ducept, chargé d’étude en entomologie au sein de Vienne Nature. Bien souvent, la photographie que vous avez prise ou le son enregistré sont recoupés avec une banque de données, elle-même alimentée par une communauté d’utilisateurs. A la manière de Shazam pour la musique, l’application va vous suggérer un nom pour la plante ou l’animal inconnu, mais sans vérification objective. « Si je propose le chant d’une fauvette, l’appli va peut-être me dire que c’est un rouge-gorge car leurs chants se ressemblent. Mais je ne saurai pas que c’était une fauvette », explique Julien Curassier, chargé de mission à la Ligue pour la protection des oiseaux Poitou-Charentes. Car cette marge d’erreur peut s’avérer problématique au moment d’identifier un champignon…
Ces applications reposant sur le principe du machine learning, leur taux de réussite à la reconnaissance repose sur la qualité et la quantité de données fournies. « Pl@ntNet, par exemple, est de plus en plus précise car elle a une très bonne communauté », observe Julien Curassier. Reste que le recours à ces logiciels demeure passif. « Dans 95% des cas, les gens ne vont pas vérifier les résultats, estime Samuel Ducept. Les applis nous coupent des livres et, surtout, des clés de détermination, ce qui est dommage. »
Les particuliers peuvent, aussi, être une source d’informations utile. Grâce à iNaturalist, il est possible de rentrer la moindre observation dans une base de données internationale, ouverte aussi bien au grand public qu’aux projets de recherche scientifique, aux agences de conservation, associations environnementales… Elle est ensuite passée au crible par un comité d’experts, parfois en lien direct avec son auteur si besoin de précisions, avant validation. « Elle nous permet d’avoir des données en direct sur la localisation de toutes les espèces, pour avoir le meilleur état des lieux possible de la biodiversité », dit Julien Curassier. Plus de cent millions d’observations en France ont été transmises à iNaturalist depuis sa création, plus d’un million dans la Vienne. Les données observées sur le département sont aujourd’hui regroupées sur un unique site collaboratif (faune-vienne.org), et vérifiées par Vienne Nature et la LPO. N’oubliez pas qu’en cas de doute à la vue d’un animal ou d’une plante, les deux associations proposent régulièrement des formations ou des stages pour apprendre à mieux (re)connaître au plus près cette nature qui nous entoure.
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