
Aujourd'hui
12 hectares de parking couvert, 36 660 panneaux solaires, 19 300MWh produits, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 9 000 habitants... Les chiffres du projet abouti à Ingrandes-sur-Vienne par Engie Green donnent le tournis. La branche « verte » du groupe énergétique a inauguré la semaine dernière sa centrale photovoltaïque (17,1M€ d’investissement), capable de couvrir plus de 6 000 véhicules du groupe DVTA et d’Emil Frey, qui se chargent d’offrir une seconde vie aux véhicules d’occasion. « Au départ de la Coop Atlantique, il y a cinq ans, on était loin de s’imaginer ça », se félicite le maire et président de l’agglo de Châtellerault, Jean-Pierre Abelin. Lui aussi nourrit des projets solaires dans « sa » ville. Comme les particuliers et les entreprises, les collectivités sont touchées de plein fouet par la hausse des coûts de l’énergie (+2M€ pour la Ville et l’agglo, +5,2M€ à Grand Poitiers et +2,5M€ à Poitiers).
Le photovoltaïque, une réponse à court et moyen termes ? « C’est une énergie locale et non délocalisable », commente Christine Lafaix, directrice offres, clients et innovations d’Engie Green. Intermittente aussi serait-on tenté d’ajouter, ce qui n’empêche pas la Nouvelle-Aquitaine de progresser à un bon rythme sur le segment. « La région est la première de France en termes de production », rappelle Rafaël Bunales, directeur-adjoint et coordinateur de l’Observatoire régional énergie, biomasse et gaz à effet de serre. Au 30 septembre 2022, la puissance photovoltaïque raccordée en région atteignait ainsi 3 725MWc, soit une hausse de 3% par rapport à fin juin. Sur l’ensemble du parc régional, les installations de puissance inférieure à 36kWc (particuliers, petit collectif) représentent 90% des installations mais seulement 11% de la puissance.
De fait, les particuliers n’hésitent plus à investir quelques milliers d’euros dans des kits prêts à l’installation, leur permettant d’alléger leur facture grâce à l’auto-consommation. A Bonneuil-Matours, Pascal a passé les vacances de la Toussaint à poser ses six panneaux (allemands) acquis sur le site Avelheol.fr, avant de les raccorder à son installation. Il estime le « retour sur investissement entre huit et dix ans », étant entendu qu’il a dépensé 3 000€. « Au printemps et à l’été, j’ai calculé que les panneaux devraient couvrir la consommation de la pompe de la piscine, du réfrigérateur, des télés... Au total, le gain sur ma facture devrait être d’environ 20% par mois. »
A l’instar de la PME nantaise Sunology, la vente en direct de kits d’installation cartonne auprès des particuliers. « On est encore sur l’épaisseur du trait, relativise Rafaël Bunales, mais la pratique est en train se développer. » Dans la région, l’électricité représente un quart de l’énergie produite. Et sur ces 25%, le photovoltaïque rivalise désormais avec l’hydraulique. Seul bémol : une écrasante majorité des panneaux vendus viennent du continent asiatique.
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