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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Mi-octobre, la Cour des comptes a épinglé l’université de Poitiers sur la gestion de son patrimoine, et plus précisément sur le taux d’occupation des amphis, évalué à seulement 58% (49% pour les salles « banalisées »). Le constat est arrivé au plus mauvais moment étant donné la hausse du coût des énergies. Toutefois, Laurent-Emmanuel Brizzi, vice-président en charge de la Vie du campus et du Patrimoine, a très vite balayé tous les soupçons de carence en termes d’optimisation des locaux : « Il s’agit d’une moyenne qui ne reflète pas la réalité. L’université est répartie sur six campus à Poitiers, Châtellerault, près du Futuroscope, à Niort et Angoulême. C’est compliqué dans ces conditions de mutualiser les locaux entre formations différentes. Et puis il y a la réalité technique. Comme les effectifs augmentent, on utilise davantage les grands amphis. »
Les six sites présentant les capacités les plus importantes seraient occupés à « 90% ». Si on ne tenait compte que des amphis à Poitiers, le taux atteindrait « 74% ». L’université a fait le choix de la proximité, ouvrant des antennes sur tout le territoire. Difficile dans ces conditions de faire autrement. « Ces chiffres, nous les connaissons bien car c’est nous qui les remontons au ministère, reprend Laurent-Emmanuel Brizzi. Comme Poitiers fait partie des trois premières universités à devenir propriétaire de son patrimoine, nous sommes très suivis. »
Reste le problème des dépenses énergétiques. L’université de Poitiers, c’est 30 000 étudiants, près de 3 000 personnels et une surface utile de 350 000m2. Tout compris, chauffage et électricité, la facture devrait atteindre 7,66M€ cette année, soit plus du double de 2019 (3,6M€). « Heureusement, grâce à un programme ambitieux de rénovation mené depuis plusieurs années, 80% du patrimoine est en classe A ou B, poursuit l’universitaire. Et notre chaufferie biomasse aux copeaux de bois couvre tout le campus de Poitiers-Est. »
Malgré cela, des efforts sont encore nécessaires. D’autant que l’Etat a réclamé à tous les établissements supérieurs de réduire leur consommation de 10%, ce qui représente 4GW, soit l’équivalent de 2 000 foyers. C’est pourquoi l’équipe présidentielle planche sur un « plan de sobriété ». Aucune piste n’est écartée, pas même de décaler les périodes de vacances afin qu’elles soient plus longues en février, au moment où il fait le plus froid, et plus courtes en avril. Autre idée : regrouper tous les cours du soir dans un même bâtiment. Impossible de stopper les travaux de recherche ! Néanmoins, certains laboratoires particulièrement énergivores pourraient adopter une nouvelle organisation plus vertueuse afin d’utiliser les machines sur des créneaux horaires différents. Pour la plateforme d’essais Prométée, spécialisée dans les transports et l’énergie, cette simple mesure pourrait diviser les appels de puissance simultanés par dix.
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