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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Un H, dans l’acronyme qui les désigne, donne parfois un indice sur leur objet, pas toujours. Le handicap, qu’il soit physique, mental ou social, est pourtant au cœur des missions des seize associations gestionnaires d’établissements sociaux et médico-sociaux de la Vienne. Victimes de la même invisibilité qui affecte les personnes qu’elles accompagnent, elles ont décidé de faire entendre leur voix. La semaine dernière, le jeune Collectif 86, créé fin septembre, a provoqué une rencontre avec les parlementaires de la Vienne.
« Nous sommes un peu les oubliés de la crise, glisse Jean-Claude Bonnefon, président de l’Association départementale pour la sauvegarde de l’enfant à l’adulte (ADSEA). Aujourd’hui nous voulons être des lanceurs d’alerte pour les usagers, leurs familles mais aussi pour nos salariés qui souffrent d’un manque de reconnaissance. » La crise sanitaire a mis en lumière les personnels des hôpitaux et des Ehpad, mais les 3 031 salariés du social et du médico-social, eux, sont restés dans l’ombre, à l’instar de leurs 14 144 usagers. « Il ne s’agit pas d’être une tribune d’opposition mais de construction. » Et il reste beaucoup à construire selon ces associations qui, toutes, déplorent « un dialogue pauvre avec l’ARS », pourtant la représentante de leur ministère de tutelle. De son côté, l’Agence régionale de santé, qui représente leur ministère de tutelle, assure que « les relations ne sont pas dégradées avec les associations ».
« Sortir le monde du handicap du monde invisible est un grand chantier, rappelle Patrice Caillaud, vice-président du Comité poitevin pour l’éducation et l’accompagnement spécialisés. Le mot inclusif est récent. Nos associations, qui pour la plupart fonctionnent 24h/24 et 7j/7, souffrent aussi de cette invisibilité. »
Pour le Collectif 86, l’enjeu est avant tout structurel, même si la crise a accentué certains points de crispation. Comme tant d’autres, le secteur peine à recruter, et plus seulement dans le domaine paramédical. Dans la Vienne, 161 équivalents temps plein sont vacants, « et la durée moyenne de recrutement ne cesse de s’allonger (ndlr, 114 jours) », précise Jean-Claude Bonnefon. A cela s’ajoute une pyramide des âges vieillissantes, avec 307 départs en retraite d’ici cinq ans… « Nous avons la chance d’avoir un IRTS (ndlr, Institut régional du travail social) sur le territoire mais il est important d’accorder les offres de formation et les besoins de nos associations. » Côté salaires, la prime Segur a accentué les inégalités et « le nombre de personnels au Smic a doublé, assène Séverine Gaboriaud, directrice de l’Association de placement et d’aide aux jeunes handicapés (APAJH). Nous assistons à une paupérisation de notre masse salariale ».
Les budgets 2023 aussi s’avèrent plus que jamais incertains. Le Collectif 86 évalue à 2,2M€ le surcoût lié aux énergies et à 1,8M€ l’impact de l’inflation. Impossible à absorber pour des associations qui, de surcroît, se retrouvent régulièrement en concurrence avec des organismes privés nationaux sur des appels à projets.
Dans ce contexte tendu, le Collectif 86 envisage de convier dès janvier, autour d’une même table, l’ARS et le Département, principaux financeurs, ainsi que les parlementaires, pour réfléchir ensemble à des solutions.
Contact : collectif-esms86@outlook.com.
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