L’implantation du nouveau primeur Arthur et Louis devrait donner un coup de fouet aux halles du marché Notre-Dame de Poitiers, en dépit de la situation économique qui éloigne certains clients des circuits courts. Même combat de l’attractivité à Châtellerault.
Ils étaient depuis un an sur le parvis de Notre-Dame, les voilà au chaud dans l’enceinte du marché couvert. Sur le papier, Arthur Morillon et Louis Ardon avaient peu de chance de retenir l’attention de la commission municipale censée avaliser l’implantation d’un nouveau primeur aux halles. Notamment parce que leur Sarl n’avait que quelques mois d’existence au moment de sa candidature. Mais leur jeunesse -ils ont 24 ans- et leur énergie ont séduit. « Chez Pépito (ndlr, l’ancien primeur), je le connais- sais depuis que je suis enfant, reconnaît Louis. On est vraiment content d’avoir pu saisir cette opportunité. » Le « sang neuf » insufflé aux halles pourrait se traduire par l’apport d’une nouvelle clientèle. Arthur et Louis ont élaboré des paniers à 6€ et des réductions (10%) pour les étudiants.
« Un chouette projet »
Eux qui ont appris le métier sur le tas s’efforcent de s’approvisionner un maximum auprès de maraîchers locaux, histoire de « limiter la hausse des prix grâce à des coûts de transport réduits ». A titre d’exemple, leur miel est fourni par un apiculteur de Couhé. Leur arrivée est ainsi perçue favorablement par leurs collègues. « Les jeunes, c’est l’avenir. Ils ne sont pas là pour trois ans, ils ont envie et un chouette projet », reconnaît Célia Deriquehem, présidente de l’association des commerçants des halles. Elle-même a repris, il y a deux ans, la poissonnerie Au p’tit pêcheur, après dix-huit ans comme salariée. Son ambition : combattre la morosité ambiante. « Septembre, octobre et novembre ne sont clairement pas les meilleurs mois, entre la rentrée, les impôts, le temps... On marche surtout bien le samedi. » Mais Célia Deriquehem reste persuadée que les vingt-six enseignes des halles doivent devenir « le cœur de battant de la ville », notamment grâce à des animations régulières. La soirée salsa en marge de la braderie de Poitiers a connu « un franc succès ». A reproduire donc.
Châtellerault à la relance
A Châtellerault, la relance s’avère aussi nécessaire, a fortiori parce que les enseignes ferment les unes après les autres autour de la place Dupleix. La fréquentation des halles les mardi et jeudi est qualifiée de « moyenne », contrairement au samedi, jour de marché et de... sorties familiales. Propriétaire de la Maison Bourbon by la cafetière et Chez Marius (fromagerie) rue Bourbon, Pierre-Laurent Joly a ouvert en septembre dernier un bar sous les halls avec un espace dégustation, d’huîtres, de charcuterie et de fromages. Verdict après deux mois d’activité ? « On cartonne !, résume le chef d’entreprise. Il y avait une attente. Jeudi, on organise une soirée Beaujolais. La clé, c’est vraiment de créer l’animation et d’être attentifs à nos clients. » Près de vingt-cinq commerces de bouche s’agrègent tous les samedis aux halles Dupleix. Et Pierre-Laurent Joly reste persuadé du potentiel des lieux. Tout comme la municipalité, qui compte sur l’opération Action coeur de ville pour redynamiser le commerce local.