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La polypose naso-sinusienne touche plus d’un million de Français. Cette inflammation provoque obstruction nasale et perte de l’odorat. Un nouveau traitement est apparu cette année. L’un des centres de recherche de référence se situe à Poitiers.
Les médecins ne savent pas encore vraiment comment ils naissent. Une agression de la muqueuse nasale, des patients qui réagissent à l’excès, et voilà qu’apparaissent les polypes du nez. Loin d’être anodins, ces grains translucides blanchâtres ont la vilaine faculté non seulement d’obstruer la cavité nasale et de gêner la respiration, mais aussi de provoquer une perte de l’odorat. Plus d’un million de Français sont concernés. En moyenne, les patients ont entre 40 et 50 ans, certains moins de 30. Près de 40% d’entre eux ont un asthme associé.
Heureusement, les spécialistes de la sphère ORL maîtrisent de mieux en mieux les traitements. Un spray à la cortisone, associé à un lavage répété du nez, permet d’éradiquer une partie du problème. Au bloc opératoire, il est aussi possible de retirer chirurgicalement les polypes (quatre interventions par mois en moyenne au CHU). Sans écarter tout risque de récidive, loin de là. Bonne nouvelle ! Depuis quelques mois, des biothérapies sont venues enrichir le spectre des traitements potentiels. « Nous injectons des anticorps qui vont cibler des molécules présentes au sein des polypes et ainsi briser la cascade inflammatoire, empêchant de fait la formation des polypes », explique Florent Carsuzaa, chef de clinique au service ORL et chirurgien maxillo-facial.
Résultats spectaculaires
Deux molécules particulièrement néfastes ont été identifiées : la dupilab et la mepolizumab. Les résultats sont spectaculaires en quelques jours. Reste que pour l’instant les injections sont effectuées tous les quinze jours… à vie. C’est pourquoi la chirurgie est encore privilégiée. « Ces découvertes sont très récentes, d’autres études vont nous permettre de déterminer le temps de traitement le plus approprié et d’espacer les injections », précise le praticien. Tout cela va donc s’affiner dans les prochains mois.
Une troisième molécule intéresse également le laboratoire de recherche poitevin « inflammation, tissus épithéliaux et cytokines », auquel appartiennent le Dr Florent Carsuzaa et le Pr Xavier Dufour, chef du service ORL. Son nom ? Oncostatine M. La cibler permettrait de soigner un panel plus large de patients, dont ceux qui ne réagissent pas aux deux autres agents cités plus haut. En France, trois centres hospitaliers participent à l’avancée de la recherche médicale sur ce sujet, dont le CHU de Poitiers. Comme il existe plusieurs types de polypes différents, l’enjeu des prochaines années va consister à les identifier plus rapidement afin d’adapter le traitement.
crédit photo - Chu de PoitiersÀ lire aussi ...
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jeudi 21 novembre