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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
La proposition ponctue désormais chaque entretien d’accueil. Depuis plusieurs semaines, l’unité locale de la Croix-Rouge de Poitiers invite ses bénéficiaires à adopter Reconnect, un « coffre-fort numérique » où ils peuvent stocker leurs documents, après les avoir scannés ou photographiés. Cartes d’identité ou vitale, bulletins de salaire, démarches auprès de la préfecture… Bref, tout ce qui favorise l’accès aux droits sociaux de ces personnes.
Un peu plus de 70 bénéficiaires se sont déjà laissé convaincre par le service depuis juin, mois du déploiement à Poitiers. L’unité locale s’est portée volontaire pour participer à l’expérimentation, sur une proposition du siège de la Croix-Rouge. « Le coût de la licence est pris en charge par l’accélérateur d’innovation sociale 21, indique Emmanuelle Vareille, bénévole chargée d’assurer sa mise en œuvre et son évaluation, à Poitiers. Il a fallu former quelques personnes à l’utilisation de l’outil, mais il est tellement bien fichu qu’il fait seul son chemin. »
Nul besoin, en effet, d’être un pro du numérique pour se saisir de Reconnect. Un compte s’ouvre en quelques minutes et la navigation y est des plus intuitives. Et surtout, l’appli est sécurisée, stockant les données sur un cloud (des serveurs distants). « Beaucoup de bénéficiaires traînent des liasses de papier, souvent en mauvais état. Là, s’ils perdent leur téléphone ou les originaux, les documents déposés dans Reconnect persistent et peuvent être récupérés sur un ordinateur », assure Emmaneulle Vareille. La confidentialité des données est également garantie. « C’est un espace totalement privé que les bénéficiaires conservent à vie. On n’y a pas accès, on peut seulement leur transmettre certains documents comme une attestation de domicile », ajoute l’enseignante-chercheuse à l’université de Poitiers. L’appli permet aussi de noter ses rendez-vous importants : examens médicaux, accueil de jour...
L’unité locale de la Croix-Rouge de Poitiers s’est fortement mobilisée afin de convaincre un public pour lequel la paperasse administrative n’est souvent pas une priorité. Le manuel d’utilisation a été simplifié et traduit en huit langues, des permanences ont aussi été mises en place… « Notre ennemi numéro un, c’est l’idée selon laquelle les personnes en situation de précarité n’en auraient pas nécessairement besoin. » Bientôt six mois après le début de l’expérimentation, Emmanuelle Vareille s’apprête à amorcer une phase d’évaluation « de type ethnographique » des usages, tout en travaillant à convaincre d’autres acteurs locaux de l’action sociale de s’emparer du coffre-fort de Reconnect. « Des structures d’aide aux migrants, notamment, sont intéressées. »
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