Aujourd'hui
Le numérique peut-il venir au secours des lycées professionnels ? C’est en tout cas l’une des pistes envisagées dans l’académie pour relancer l’attractivité et l’insertion de ces filières qui souffrent encore d’une mauvaise image.
Le quatrième étage du Lycée pilote innovant international (LP2i) est en pleine métamorphose. L’objectif ? En faire le cœur du campus numérique pour la formation professionnelle 4.0. Autrement dit, un lieu de création de ce qu’on appelle désormais des Environnements immersifs d’apprentissage (EIA). La réalité virtuelle s’immisce de plus en plus dans la pédagogie des enseignants. L’Etat et la Région ont la volonté d’accélérer son déploiement grâce à un budget de 15M€ sur cinq ans. Une façon de moderniser les modalités de formation et de rendre certaines filières plus attractives.
Dans le département, l’exemple d’EIA le plus avancé est apparu en 2019 au lycée Saint-Jacques-de-Compostelle pour simuler des procédés de chimie en toute sécurité (Le 7 n°465). Mais au LP2i, Nicolas Bardet et ses collègues spécialisés dans la maintenance industrielle des lycées Réaumur et du Verger ont déjà mis au point six scénarios pédagogiques : « Nous sommes partis du vécu des enseignants et de situations professionnelles concrètes. » Pour cela, le groupe a passé deux jours en immersion complète au sein de l’entreprise Quadripack, qui fabrique des produits d’entretien écologiques à Saint-Benoît. « Nous voulons reproduire la chaîne de production avec les interventions les plus fréquentes mais aussi montrer aux jeunes tout ce qu’on ne peut pas faire vivre dans nos ateliers : le bruit, le personnel, la sécurité, les conséquences d’un arrêt de la production… », poursuit Nicolas Bardet. Le développement de ces scénarios en mode virtuel débutera en mars prochain.
Une attraction au Futuroscope
Le LP2i a donc vocation à devenir un lieu de rencontres entre enseignants, formateurs en entreprises et représentants de la filière EdTech locale. Sept domaines de formation sont concernés, de l’industrie au bâtiment en passant par les services à la personne. Autant de secteurs qui peinent à séduire les jeunes. « Un collégien qui visitera le plateau technique de son futur lycée pourra découvrir la formation comme dans un jeu vidéo, note Bénédicte Robert. En termes d’insertion professionnelle, les EIA facilitent la prise en main des machines par les jeunes recrues. » Le but affiché est de resserrer les liens avec les entreprises. Le défi est d’ampleur quand on sait que 56% des titulaires d’un bac pro issus de lycées professionnels n’ont pas d’emploi stable deux ans après leur sortie. Selon la rectrice, ce campus numérique s’inscrit dans la réforme annoncée le 13 septembre aux Sables-d’Olonne par Emmanuel Macron. Poitiers et la Technopole auront un rôle à jouer dans cette revalorisation des filières manuelles. Et même le Futuroscope ! Ces environnements immersifs d’apprentissage intégreront bientôt l’un des pavillons historiques du parc, connu sous le nom de Géode, dans une sorte de démonstrateur géant des outils numériques au service de l’éducation. De quoi leur offrir une visibilité importante auprès des centaines de milliers de familles qui visitent le parc chaque année.
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