Comme un parc dans la ville

L’aménagement des parcs urbains ne s’envisage plus comme il y a quelques décennies. Le réchauffement climatique et les impératifs de développement durable ont un effet sur la physionomie des espaces verts. Exemple à Fontaine-le-Comte.

Claire Brugier

Le7.info

La remise des prix des Victoires du paysage 2022, organisées depuis 2008 par Val’Hor, aura lieu le 3 décembre prochain. Le parc Niki de Saint Phalle de Fontaine-le-Comte figure parmi les 63 aménagements encore en lice (8 en Nouvelle-Aquitaine) et compte parmi les 5 nominés au niveau national dans la catégorie « infrastructure ». « La sélection 2022 reflète d’ores et déjà la prise de conscience des collectivités de toutes dimensions et des maîtres d’ouvrage privés sur des nombreux bienfaits du végétal : santé, lien social, protection de la biodiversité et de l’environnement », souligne Michel Audouy, président du jury.

L’enjeu, de fait, est sociétal. Mais comment imagine-t-on un parc urbain dans un contexte d’urgence écologique ? « D’abord, on travaille avec le terrain », assène Louise Follin (Tetrarc Conception, à Nantes), paysagiste conceptrice en charge du réaménagement de l’ancien bassin d’orage fontenois qui datait des années 1990. De cette vaste zone enherbée de 2 hectares située à deux pas de la mairie, la municipalité voulait faire « un lieu de rencontre et de promenade », rappelle la maire Sylvie Aubert. Les travaux ont duré sept mois et coûté 250 000€.

« Composer 
avec le terrain »

« La première préoccupation était de redonner une échelle à cet espace dans lequel on avait du mal à se faire une idée des distances, note Louise Follin. Le sol était très ingrat, argileux. Il a fallu adapter la palette végétale à la fois au terrain et au climat. Nous avons aussi porté une attention particulière à ne sortir aucun matériau. » 
Outre le réemploi, Eléonore Bonné énumère « la mise en place d’une gestion différenciée, le choix d’essences végétales (locales et vivaces de préférence) qui nécessitent peu d’eau, le paillage de certains massifs pour éviter que l’eau s’évapore tout en limitant le travail de désherbage… », comme autant d’éléments à prendre en compte. La paysagiste au sein du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) observe « des préoccupations grandissantes liées aux restrictions d’eau, au changement de la loi vis-à-vis des produits phytosanitaires, à une baisse des effectifs… Ce qui amène les collectivités à réfléchir à une gestion plus raisonnée ». Et ce si possible dès la conception des espaces, que ce soit pour l’îlot Tison et le parc du Moulin apparent à Poitiers, le Parc des confluences à La Roche-Posay, etc. « Il est aussi important de changer les regards. On peut par exemple semer des couverts végétaux qui vont pousser avec les « mauvaises herbes ». Cela évite d’avoir à désherber tout en fleurissant le pied des murs. Et cela permet aussi d’assainir l’eau en pied de mur. »

Webinaire « eau et aménagement », le 14 novembre à 16h. Inscriptions sur caue86.fr.

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