Villa des Prés-Mignons : première pierre posée

Et si la Villa des Prés-Mignons sortait de sa torpeur ? Un collectif d’habitants de Poitiers-Sud porte un projet original et pas (trop) cher fondé sur la participation de tous, notamment de professionnels du bâtiment.

Romain Mudrak

Le7.info

Une vingtaine de curieux ont pénétré tout à fait légalement à l’intérieur de la Villa des Prés-Mignons, à la fin du mois de juillet. Et à dire vrai, ce n’était pas arrivé depuis très longtemps. Rachetée par la Ville en 1984, cette somptueuse demeure située au cœur du parc du même nom de Poitiers-Sud est entièrement murée depuis l’an 2000, histoire d’éviter les intrusions malveillantes. Dans un article publié en juin 2021, nous évoquions tous les obstacles qui empêchaient sa réouverture et le développement d’activités dans cette friche (Le 7 n°523). Mais aujourd’hui, il y a du nouveau. Un collectif d’habitants se mobilise, avec le soutien de la maison de quartier Cap Sud. Sur WhatsApp, son groupe s’appelle « la maison de la sorcière ». C’est le nom que les enfants du centre de loisirs voisin donnent à cette bâtisse. Le point fort des bénévoles ? 
Plusieurs d’entre eux sont artisans du bâtiment : menuisier, plombier, technicien de bureaux d’études, architecte… Autant de professionnels pas inquiets par les travaux de rénovation nécessaires. « Nous sommes aussi en relation avec la Capeb, le syndicat du bâtiment, qui serait prête à nous apporter un soutien technique, et le Greta de la Bugellerie, qui aimerait utiliser ce chantier comme support école », 
indique Gilles Tillet. Il possède lui-même un atelier à proximité.

Chantier participatif

En septembre, pendant la fête du quartier, le collectif a tenu un stand pour expliquer sa démarche et recueillir les envies des habitants. On sait déjà que Cap Sud, trop à l’étroit à Bellejouanne, aimerait en profiter pour s’agrandir. « Les idées ne manquent pas : certains parlent d’un café associatif, d’autres d’un accueil pour les jeunes ou les enfants dans le cadre de l’école dehors », souligne Emilie Bonvalet. La bénévole veut convaincre un maximum de riverains d’adhérer à la démarche. « Et même en dehors du quartier ! »

Mais avant d’envisager le projet fini, le collectif souhaite mobiliser les troupes sur le chantier lui-même. « Sortir les gravas, sécuriser les abords, restaurer le rez-de-chaussée, ces premières étapes seraient une manière de rentrer concrètement dans le projet », reprend Gilles Tillet. Et surtout, en économisant sur la main-d’œuvre, le chantier apparaîtrait beaucoup moins onéreux aux yeux de la Ville, qui semble ouverte à cette nouvelle perspective. Nathalie Rimbault-Hérigault, l’adjointe au Patrimoine, était là en juillet lors de la visite. « Nous voulons avancer petit pas après petit pas, sur du temps long », précise Gilles Tillet. En tout cas, selon les experts, murs, charpente et couverture seraient en bon état. Une première réunion sera organisée le mercredi 28 septembre à 18h à Cap Sud. Une façon de fédérer les volontaires pour redonner une seconde vie à cette villa emblématique.

Plus d'infos : groupemaisondelasorciere@gmail.com

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