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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Le sacro-saint CV et la classique lettre de motivation n’ont plus le monopole pour ouvrir à un nouvel emploi. Désormais, certains se « vendent » dans des vidéos de façon originale ou décalée, et d’autres font leurs preuves en… jouant aux jeux vidéo ! C’est le service que propose Skilleo, une société de recrutement fondée en 2020 et en partie hébergée à H.Tag, la pépinière d’entreprises de la Technopole de Grand Poitiers.
« J’étais impliqué dans la gestion d’un club esport et je me suis rendu compte que les joueurs pros développaient des compétences. Le marché du recrutement étant compliqué, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à imaginer autour du jeu », explique Hugo Chabrouty, l’un des cofondateurs et ancien consultant… en recrutement. Faculté à gérer le stress, à s’adapter ou à travailler en équipe sont autant de soft skills -ou compétences comportementales- que la pratique du jeu vidéo permettrait ainsi de révéler. Un postulat validé par le Centre de recherches sur la cognition et l’apprentissage (Cerca) de l’université de Poitiers. « Le jeu vidéo n’est pas leur spécialité, mais ils ont plusieurs chercheurs qui travaillent autour de la gamification », indique Hugo Chabrouty.
Une première version de l’outil Skilleo est sortie il y a quatre mois. Le demandeur d’emploi doit s’inscrire sur la plateforme avec ses identifiants LinkedIn, permettant de renseigner ses hard skills (les compétences techniques). Le candidat peut ensuite réserver une partie au cours de laquelle vont être évalués ses soft skills, grâce à des variables développées par le Cerca avec l’aide d’experts du jeu vidéo. Une bonne connexion Internet suffit. « La session enregistre tout ce qu’il se passe dans le jeu. Par exemple, on mesure la capacité d’adaptation d’un candidat à ses performances lors d’un changement de circuit et de surfaces. » Une fois la prestation du candidat analysée, des offres d’emploi lui sont soumises en fonction de ses résultats.
Pour l’heure, seul le jeu Trackmania -très joué dans le milieu de l’esport- est supporté par Skilleo. Des négociations sont en cours avec plusieurs éditeurs afin d’étoffer l’offre. « On s’intéresse à des titres grand public, qui sont attirants, immersifs et, surtout, accessibles dans la prise en main et la compréhension des mécaniques. » En phase de commercialisation, la plateforme a déjà retenu l’attention de grands groupes comme Auchan, la SNCF… « Notre outil n’est pas lié à un métier en particulier, précise Hugo Chabrouty. On veut être le plus inclusif possible pour répondre à tous les enjeux de recrutement. » Les dernières statistiques du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell) confortent la startup -huit salariés- dans l’intérêt de sa démarche : 73% des Français jouent aux jeux vidéo -au moins occasionnellement- et 47% sont des femmes.
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