Ces si chères fournitures

L’inflation affecte de nombreux secteurs et celui des fournitures scolaires ne fait pas exception. Avec des hausses de prix entre 
4 et 10% selon les produits, cette rentrée est difficile pour les familles les plus modestes.

A quelques jours de la rentrée, cet hypermarché poitevin a décidé de casser les prix. Des remises de 50% -créditées sur la carte du magasin- concernent de nombreux articles du rayon fournitures, encore très fréquenté ces derniers jours. « J’ai vu qu’il y avait beaucoup de promotions, explique Nathalie, venue avec ses trois enfants âgés entre 
7 et 9 ans. On est encore dans des dépenses raisonnables car en primaire l’école prend en charge l’achat de cahiers, d’ardoises… »


D’autres parents, dont les enfants sont au collège ou au lycée, serrent davantage les dents au moment de passer à la caisse. Car le secteur des fournitures scolaires n’a pas échappé à l’inflation. « Stylos, gommes, colles… Les prix ont augmenté de 4 à 10% selon les produits », observe Loïc Brion, le président de l’association des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), basée à Poitiers. Selon le rapport annuel de l’association familles de France, le ticket a effectivement augmenté de 2,69% (103,34€) en moyenne par rapport à 2021.


« Le porte-monnaie 
va primer »

A chaque rentrée, la PEEP a coutume de proposer à ses adhérents des réductions de 30 à 70% sur le catalogue du groupe Majuscule, par le biais d’un lien Internet dédié. Mais cette année, la demande a « explosé » de plus de 40% par rapport à l’an dernier. « C’est un sujet très chaud », convient Loïc Brion. Davantage de familles ont choisi les commandes groupées que proposent les librairies, papeteries et certains établissements scolaires. Des parents ont aussi revu leurs habitudes d’achat pour alléger la note. « Je prends par lots et seulement la marque du magasin », confie Héloïse, dont le cadet s’apprête à rentrer en 4^e.


De quoi interpeller l’UFC-Que Choisir, qui attire l’attention sur la présence de substances nocives dans plusieurs fournitures testées. « Dans cette période, c’est le porte-monnaie qui prime et la qualité des produits passe au second plan, note Frédéric Siuda, membre de l’antenne locale de l’UFC. Heureusement, on peut trouver des marques moins chères que les plus connues et meilleures sur le plan sanitaire. » Sans compter que les dépenses de la rentrée ne s’arrêtent pas aux fournitures. Habillement, transports et cantine scolaire sont aussi à anticiper. « Ça va être à l’ordre du jour des premiers conseils d’administration pour limiter l’augmentation à 2 ou 
3 centimes par repas », reconnaît Loïc Brion. Outre l’allocation de rentrée scolaire, une prime de rentrée exceptionnelle de 100€ bénéficiera à près de 
11 millions de foyers français le 15 septembre, comme prévu par la loi pour la protection du pouvoir d’achat. Reste à savoir si elle suffira à soulager les plus modestes.