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La flamme olympique passera bien par la Vienne « entre mai et juillet 2024 ». Alain Pichon, président du Département, et Tony Estanguet, président de Paris 2024, ont officialisé les choses aujourd’hui au siège de l’association organisatrice à Saint-Denis. Une quinzaine de communes ont été sélectionnées mais seule une partie sera retenue.
« C’est le jour 1 », a clamé Alain Pichon, ce mardi, à la sortie d’une entrevue avec Tony Estanguet, le président de Paris 2024. Le patron du Département n’a pas caché son enthousiasme à l’idée d’accueillir la flamme olympique sur son territoire. L’événement ne durera qu’une journée mais il a vocation à être « une fête ». « Les Jeux olympiques à Paris, ça n’arrive que tous les cent ans, c’est une façon pour la Vienne de faire partie de l’histoire », a renchéri l'élu.
« Le relais de la flamme a vocation à associer un maximum de Français aux Jeux olympiques pour que ce moment soit inoubliable, c’est pourquoi nous avons laissé les territoires candidater pour l’accueillir », estime de son côté Tony Estanguet. Ce que la Vienne, Terre de Jeux depuis 2019, a fait dès novembre 2021. Une façon aussi de « valoriser les paysages auprès d’un très large public » et de « renforcer la place du sport comme outil de santé, d’éducation, d’inclusion et de lien social », a ajouté le président de Paris 2024.
Une flamme à 180 000€
La date du passage de la flamme dans la Vienne n’est pas encore fixée. Ce sera « entre mai et juillet 2024 ». Au-delà de Poitiers, les noms des autres communes restent également incertains. « Nous avons sélectionné une quinzaine de communes, deux par EPCI avec la volonté de mailler le territoire, explique Pascale Guittet, vice-présidente en charge des Sports. Toutefois, on sait bien qu’elles ne seront pas toutes retenues. » La faute d’abord au temps. Le relais s’effectue à raison de deux kilomètres par commune. Difficile de déplacer le cortège à plusieurs reprises en une seule journée. La liste des lauréates sera dévoilée en fin d’année, en même temps que celle des heureux relayeurs. « C’est important que les territoires valorisent leurs athlètes de haut niveau mais l’enjeu est d’avoir des profils très différents, d’atteindre la parité, de mélanger les générations et de viser l’inclusion des personnes en situation de handicap », insiste Tony Estanguet.
Les discussions vont continuer entre le Département et Paris 2024. « On va monter un comité de pilotage pour aborder ces sujets et préparer les animations », précise Alain Pichon, évoquant la présence déjà entendue de la Caravane des sports. Une chose est définitivement actée en revanche : le montant de la participation de la Vienne au passage de la flamme s’élève à 180 000€. Une somme jugée disproportionnée par l’opposition au Département. « Il faut savoir que 300 personnes seront mobilisées et que cette enveloppe ne représente qu’un tiers du montant réel de chaque passage. Le solde est financé par des partenaires privés », rétorque Thomas Remoleur, directeur associé de Olbia conseil, cabinet en charge de dessiner le parcours de la flamme en lien avec les collectivités. A ce jour, 60 Départements ont accepté de verser une somme identique.
Le nouveau siège de Paris 2024 ne passe pas inaperçu à la frontière de Saint-Denis et d’Aubervilliers (métro Front populaire). La terrasse du septième étage offre un panorama exceptionnel sur les équipements sportifs en cours de construction au nord de Paris. « A chaque fois, nous avons pensé à l’après Jeux olympiques, c’est l'héritage, nous voulons des Jeux utiles bien au-delà de la compétition », souligne Christophe Proust, responsable de la communication, avant de multiplier les exemples. L’Arena de 9 000 places érigée porte de la Chapelle accueillera le badminton, la gymnastique ou encore le parabadminton pendant la compétition, puis deviendra le lieu de résidence du Paris Basket qui évolue au plus haut niveau ; la piscine près du Stade de France (notre photo) sera le théâtre des épreuves de water-polo, de plongeon, de natation synchronisée avant d’être rendue au public. « Avec seulement 38 piscines pour 1,6 million d’habitants, la Seine-Saint-Denis est très mal dotée. Cette installation et une vingtaine d’autres prévues pour les entraînements permettront de compenser cet écart », poursuit le Poitevin de l’étape (lire ci-dessous). Autre exemple, le village des athlètes et le village des médias seront transformés en 4 000 logements sociaux dès 2025. En revanche, l’histoire ne dit pas encore ce que deviendra le fameux siège entièrement paré de bois de Paris 2024. En attendant, 780 salariés travaillent à l’intérieur. Au plus fort de l’événement, ils devraient être 3 500.
Quand il a intégré l’équipe de Paris 2024, une quinzaine de salariés seulement avaient grimpé dans la barque et la capitale française n’était même pas encore officiellement retenue pour accueillir les JO. Aujourd’hui, Christophe Proust, 53 ans, natif de Jaunay-Marigny, est responsable de la communication d’un paquebot de 780 collaborateurs. « J’ai fait partie de la première promotion du Lycée pilote et mes parents habitent encore à 400m du Futuroscope », s’enthousiasme le technicien. Journaliste pendant dix ans à L’Equipe de 1990 à 2000, puis salarié de la fédération française de tennis pendant quatorze ans, il est entré dans le team Estanguet pour « participer à l’organisation du plus grand événement sportif du monde qui n’avait pas eu lieu à Paris depuis cent ans ». 20 000 journalistes internationaux seront accrédités lors de la compétition. Son job actuel ? « Faire de la pédagogie autour du projet pour faire comprendre à la population que les JO sont bien plus qu’une compétition. »
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