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A l’heure où les 290 salariés de la fonderie alu d’Ingrandes-sur-Vienne s’apprêtent à subir le même sort qu’eux, les anciens fondeurs de la fonte, liquidée en juillet 2021, viennent de vivre une année de reconversion. Objectif : tourner la page.
Comme une impression de déjà-vu… La liquidation de la fonderie alu d’Ingrandes-sur-Vienne devrait être actée ce mardi, quasiment un an après -c’était le 31 juillet 2021- sa voisine la fonte. Cette décision du tribunal administratif de Paris va laisser 290 salariés sur le carreau. Ils étaient 287 l’an dernier. Que sont-ils devenus ? Les parcours sont divers, les anciens fondeurs discrets. « Pour tous, la page doit être tournée », note Thierry, l’un de leurs représentants, entré en 1998. Lui avait anticipé. Il a entamé un bilan de compétences dès décembre 2020, repris en septembre 2021 une licence professionnelle « animateur qualité, sécurité et environnement », un domaine qui lui était familier. Son diplôme en poche, il lui reste désormais à trouver un poste, peu importe le secteur mais « je vais éviter l’automobile… », lâche-t-il.
Dans le cadre du Contrat de sécurisation professionnelle (CSP) signé par 248 salariés licenciés, 85 ont comme lui entrepris un parcours de reconversion professionnelle ou de formation. Le même nombre a opéré un retour direct vers l’emploi (en CDI, CDD, intérim), 32 se sont engagés dans une Formation d’adaptation à l’emploi (FAE) et 24 ont entrepris de créer leur propre entreprise. Les secteurs d’activité sont divers, beaucoup dans l’industrie manufacturière en maintenance ou conduite d’installation, le BTP, les transports mais aussi l’administration publique, les services, le commerce… Et puis il y a les ex-fondeurs proches de la retraite et ceux qui n’ont toujours pas trouvé la force ou la volonté de rebondir. « Pour certains collègues, l’entreprise représentait leur emploi mais aussi leur vie sociale, ils n’ont pas fait le deuil, rappelle Thierry. Ils ont pu bénéficier d’un soutien psychologique jusqu’à l’hiver mais après… »
Mettre à profit l’expérience
Plus globalement, l’accompagnement mis en place dans le cadre du CSE arrive à échéance, de même que les aides débloquées dans ce contexte et gérées par Pôle Emploi. Les 50M€ du Fonds de soutien à l’automobile ont également fondu comme neige au soleil… « On sent que cela freine un peu, relève Thierry en pensant déjà à ses collègues de l’alu et à d’autres usines à l’avenir incertain. Actuellement, nous sommes surtout inquiets pour ceux qui sont en création d’entreprise et en attente de déblocage des fonds (ndlr, 15 000€ en deux fois). »
Tous ces délais, tâtonnements, réussites ou déceptions doivent servir, Alain Delaveau en est convaincu. L’ancien délégué du personnel, candidat à la retraite dans deux ans, s’est volontiers « laissé rattraper par [son] passé syndical », d’autant que les anciens syndicalistes sont rarement plébiscités par les recruteurs. L’ex-électromécanicien a donc accepté de « former les nouveaux élus CSE et mandatés du département » pour le compte de l’union départementale CGT. « Comment travailler en amont d’une situation de crise, alerter les pouvoirs publics, trouver les interlocuteurs privilégiés… ? Je veux positiver mon retour d’expérience au profit d’autres salariés, assène le syndicaliste. Et vu les inquiétudes qui planent sur le bassin châtelleraudais… »
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jeudi 21 novembre