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Aujourd'hui
Doucine ou l’art du réemploi
Clara Schobert redonne vie aux matières oubliées en créant des tenues uniques à partir de textiles de seconde main et d’objets détournés. L’étudiante en informatique a fondé sa propre marque, Doucine.
Maxime Beaulieu a fait le buzz sur les réseaux sociaux. C’était pendant le premier confinement. Cet ébéniste de Saint-Martin-la-Pallu a confié l’une de ses planches à découper personnalisées garanties dix ans à quelques membres de sa famille pour qu’ils l’utilisent sur Facebook, Instagram, TikTok et d’autres plateformes. « L’une est dans le spectacle, un autre, coach sportif, proposait des vidéos pour garder la forme, j’ai fait du placement de produit », plaisante l’artisan. Résultat, il a accumulé plus de cinq cents commandes en un mois ! De Bordeaux, Nantes, Paris… « On a assisté à une véritable explosion. » A tel point que le chef d’entreprise, seul dans son atelier avec un apprenti, a préféré couper son site Internet et stopper sa présence sur les réseaux. « Avant, j’étais dans l’aéronautique. Si je me suis reconverti dans le travail du bois, ce n’est pas pour faire des grandes séries mais plutôt pour créer des meubles, du sur-mesure… » Finalement, huit mois plus tard, Maxime a décidé d’assumer son succès. Il a lancé une gamme de stylos plume, rasoirs et blaireaux, en plus de ses planches à découper, avec l’idée de recruter un salarié qui s’occupera de cette partie. « On a développé un site d’e-commerce pour fluidifier les ventes de ces petits objets parce que les marchés prennent beaucoup de temps. »
De plus en plus d’artisans se saisissent des réseaux sociaux pour faire la promotion de leur savoir-faire. Et les confinements de ces deux dernières années ont accéléré les choses. Le maître-pâtissier Christophe Vergnaud reçoit en moyenne aujourd’hui « cinq contacts par semaine » via Messenger et Instagram. « Il arrive souvent maintenant qu’on ne voit le client qu’au moment de lui donner son gâteau, indique le patron du Relais des desserts qui répond lui-même aux questions et commentaires. Ça surprend toujours un peu ! »
FCR Original, à Chauvigny, a fait du numérique un axe stratégique de développement. Comme nous l’expliquions dans nos colonnes l’année dernière (Le 7 n° 527), cette entreprise qui personnalise le design de motos mythiques mise beaucoup sur les réseaux de passionnés de grosses cylindrées pour toucher des clients du monde entier. Pour les autres, la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Vienne a développé des formations spécifiques (lire ci-dessous). Bénédicte Charlier en a suivi plusieurs et tente depuis février d’appliquer les préceptes dans la mesure de son « temps disponible ». Sa microsociété Douce Parenthèse propose coiffure, maquillage et soins bien-être à domicile. « Je n’ai ni site ni boutique, les réseaux sociaux sont ma seule vitrine pour mettre en lumière mon savoir-faire à travers des photos », souligne l’intéressée. Alors que la saison des mariages tourne à plein régime, elle se félicite d’avoir décroché plusieurs contacts via Messenger.
Et inutile d’habiter en plein cœur d’une grande ville pour réussir sa communication sur les réseaux sociaux. A Saint-Martin-la-Pallu, Maxime Beaulieu raconte que, faute de connexion fiable à Internet, il poste ses vidéos sur YouTube « grâce à un téléphone portable fixé tout en haut d’une longue perche afin de capter la 4G. » Quand la motivation est là...
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