Sommeil, à chacun son rythme

Un Français sur deux dort mal ou a la sensation de manquer de sommeil. En cause des douleurs physiques, un malaise psychique ou d’autres raisons plus insidieuses… Les centres du sommeil cherchent à analyser les souffrances qui troublent les temps de repos et altèrent la vie des patients.

Romain Mudrak

Le7.info

Qui n’a jamais été victime d’une insomnie ? Elle peut être causée par des douleurs physiques, en cas d’arthrose par exemple, ou induite par une pathologie psychique. Mais dans la plupart des cas, ce trouble du sommeil apparaît avec le stress, le mal du siècle de notre société. 30% des Français souffriraient d’insomnies. Normal donc que ce problème arrive en tête des motifs de consultation au centre du sommeil de la Polyclinique de Poitiers. « Notre objectif principal est de comprendre quelle est la souffrance qui amène le trouble du sommeil, explique le Dr Guy Auregan, pneumo-allergologue et coordinateur du centre. A chaque cas, la réponse doit être adaptée. On s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire et un réseau de professionnels indépendants car les causes peuvent être multifactorielles. »

Les centres du sommeil accueillent aussi de nombreux patients atteints du syndrome des jambes sans repos ou encore d’apnée du sommeil. Cette dernière pathologie, qui peut apparaître à tout âge, concernerait 5% des moins de 60 ans et 20% des plus de 
75 ans pour lesquels la meilleure solution reste souvent le soutien d’un appareil de ventilation respiratoire. Dans ces deux cas, les traitements sont bien maîtrisés.

Thérapies cognitivo-
comportementales

Reste le cas de ces patients qui, sans se plaindre d’insomnie, font part d’un manque de sommeil récurrent, même sans maladie associée. « Très souvent, cette situation est liée à des contraintes de travail », précise le Dr Auregan. Les week-ends occupés par les loisirs ne suffisent pas à récupérer. Et on ne parle pas de tous les travailleurs de nuit dont le rythme est complètement décalé, au point de mettre leur santé en péril. Comme pour les insomnies, les causes sont multiples. Chez les ados, la multiplication des écrans n’a rien arrangé. C’est là qu’interviennent les thérapies cognitivo-comportementales.

Les « TCC » visent à adapter son mode de vie à son horloge interne. « Le rythme de chaque individu est régulé par ses besoins en termes de durée de sommeil et son heure optimale d’endormissement, poursuit le coordinateur. Les neuropsychologues évaluent ces données et font des propositions. » 70% des Français se satisfont de sept heures de sommeil, 20% de huit heures et demie… D’autres ont déjà envie de dormir à 21h, ce qui peut compliquer toute vie sociale ! Problème, la solution nécessite parfois de changer d’emploi. Et là, ça peut coincer. Il faut donc alors aboutir à un compromis afin de pouvoir dormir sur ses deux oreilles.

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