L’EFS en manque de médecins

La crise sanitaire, les confinements, l’absentéisme dû au Covid… Ces deux dernières années, l’Etablissement français du sang s’est adapté mais il doit aujourd’hui faire face à un problème structurel : le manque de médecins.

Claire Brugier

Le7.info

10 000, c’est le nombre de poches que l’Etablissement français du sang (EFS) de Nouvelle-Aquitaine doit avoir en stock pour faire face aux besoins des hôpitaux et cliniques de la région. La vigilance est donc continue. « Chaque jour, nous faisons un point sur les prélèvements en sang, plasma et plaquettes », confirme le 
Dr Zohra Barrault, médecin responsable de l’antenne de Poitiers. Si nous constatons une baisse, nous analysons le nombre de refus, nous mobilisons les chargés de promotion du don du sang, les associations… Nous ne sommes jamais en pénurie car quoi qu’il arrive la solidarité régionale fonctionne. » Mais que faire quand le problème est structurel, quand ce sont les médecins qui viennent à manquer ? Actuellement, sur le site de Poitiers, l’EFS recherche « deux voire trois médecins » pour compléter son effectif de 2,8 équivalents temps plein.

« La crise Covid a aggravé la situation pré-existante de manque de professionnels, note le Dr Barrault. A défaut, nous avons été amenés à annuler des collectes. » Le nombre d’infirmières a depuis été complété par cinq recrutements, portant l’effectif à treize. « Deux sont habilitées à faire les entretiens pré-dons, se réjouit la responsable poitevine, mais il faut tout de même un médecin sur place lors de chaque collecte. » 
La désertification médicale a bel et bien gagné l’EFS. 
« Avant, nous étions six. » Quel est le profil recherché ? Un généraliste qui sera formé à l’entretien pré-don et devra valider, dans les deux ans suivant son recrutement, un module en médecine du don. « Un médecin de l’EFS ne travaille ni le dimanche, ni les jours fériés et il n’a pas d’astreinte, juste les retours de collecte, vers 22h-22h30, met en avant le Dr Barrault. Et puis l’EFS, c’est aussi la thérapie cellulaire, le laboratoire HLA (ndlr, pour le don de mœlle osseuse), le plateau de préparation des produits sanguins du Poitou-Charentes et de la Région Centre… »


Moins 80 collectes 
en 2021

Sur le terrain, les bénévoles, eux, répondent invariablement présent et ils s’adaptent. « Ce sont nos partenaires du quotidien, résume le Dr Barrault. Ils nous aident à promouvoir le don, ils installent la salle, accueillent les donneurs… » Le département compte 62 associations, soit près de 800 bénévoles. « Depuis mars, il n’y a plus de collectes supprimées mais quelques collectes sont limitées, constate Christian Diot, président de l’Union départementale des Donneurs de sang bénévoles. En 2021, 80 journées ont été impactées en collecte mobile, dont 23 annulées, et presque autant à la Maison du don à Poitiers. » 


Grâce à la prise de rendez-vous dématérialisée, quasi institutionnalisée par la crise sanitaire, l’EFS peut moduler le nombre de créneaux disponibles en fonction du nombre de médecins. 
« Mais en réduisant le nombre de rendez-vous, on prélève moins, déplore le Dr Barrault. On ne répond donc pas aux objectifs initialement prévus. » Seul point positif peut-être, « les donneurs ne subissent plus le même temps d’attente », salue Christian Diot.

Plus d’infos sur monrendezvousdondusang.fr et efsrecrute.fr.

DR

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