Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Découverte des campus, de la ville, initiation à la langue française… Depuis la semaine dernière, dix-huit jeunes réfugiés ukrainiens, âgés de 16 à 22 ans, participent à l’école d’été mise en place par l’université de Poitiers. L’objectif ? Leur proposer des activités sportives et culturelles, jusqu’au 26 juin, afin de les intégrer à la vie locale et « leur occuper l’esprit ». « On ne pouvait plus les raccrocher à un programme. Alors on a essayé de trouver des activités pour les accueillir, avec une coopération de partenaires déjà engagés », explique Caroline Bélan-Ménagier, la directrice du Service universitaire des relations internationales et des étudiants étrangers (SURIEE).
Un agenda a été remis aux jeunes Ukrainiens et un groupe de discussion a été constitué sur l’application WhatsApp. Originaire de Tcherkassy, au sud de Kiev, Illia a coché les ateliers sportifs et la visite des collections du laboratoire Palevoprim. Dans un français maîtrisé, Iryna confie son envie de « parler avec d’autres gens », par le biais des cafés linguistiques notamment. « Il y a une assiduité terrible de leur part et une envie d’apprendre, se réjouit Christine Fernandez-Maloigne, vice-présidente du SURIEE. Et ils ne sont pas seuls : l’un d’eux est venu avec sa petite sœur, sa mère et sa grand-mère. »
Et après ? Depuis son arrivée à Poitiers, courant avril, Iryna s’est faite à l’idée qu’elle ne pourra pas retourner étudier dans son pays. Un sentiment partagé par ses camarades. L’adolescente, qui vivait à Kharkiv avant le conflit, aimerait entamer un cursus en langues étrangères appliquées à partir de septembre. Seuls cinq jeunes Ukrainiens de l’école d’été ont pu s’inscrire dans une formation de l’université avec le statut de boursier. Les autres, moins à l’aise avec le français ou l’anglais, pourront bénéficier du programme ESPOIR qui, depuis 2016, permet à des étudiants réfugiés issus de pays en guerre de suivre des cours de langue française en vue de poursuivre leurs études à l’université. « Mais je ne suis pas sûre que l’on arrivera à satisfaire tout le monde », anticipe à regret Christine Fernandez-Maloigne.
Et puis il y a le cas -complexe- de réfugiés étrangers qui menaient des études en Ukraine. « On n’est pas traités de la même manière », a tenu à faire savoir Maroua, au lancement de l’école d’été. Six jours après le début des bombardements, cette Marocaine de 24 ans a quitté la fac de Zaporijie, où elle étudiait la médecine, en laissant ses effets derrière elle. Recueillie à Angoulême par sa tante, la jeune femme avait l’espoir de reprendre le cours de ses études à Poitiers. Mais elle ne bénéficie pas du même statut que les réfugiés d’origine ukrainienne et donc de la protection d’urgence. Elle a rencontré le doyen, qui n’a pu la rassurer. « Avec le réseau Migrants dans l’enseignement supérieur (MEnS), on a rédigé une lettre ouverte pour alerter le gouvernement sur la situation de ces étudiants, précise Christine Fernandez-Maloigne. En attendant, on essaye de trouver une solution. »
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