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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
« Montrer sa bibliothèque. » Voilà le concept de Tosho(*), une appli pour smartphones en partie développée… à Poitiers. Elle s’adresse en premier lieu aux amateurs de mangas, en particulier les collectionneurs. En bref, les utilisateurs peuvent y répertorier les œuvres qu’ils ont lues, leurs envies et partager cette « image numérique » de leur bibliothèque. « Montrer sa collection est une fierté, une représentation de sa personnalité, de sa passion », estime Lohan André-Lubin, cofondateur de l’appli.
Attiré par l’univers des startups, cet étudiant en droit des technologies de l’information et de la communication, à Poitiers, s’est lancé dans ce projet il y a un an, avec un ami. « Lohan m’a fait une liste de choses qui manquaient sur les autres services et il m’a dit « Viens, on va créer notre appli », raconte Lucas, qui étudie dans la région lyonnaise. Puis on a cherché un développeur (Martin Brunel) qui a permis de rendre ça plus crédible. » Après six mois de travaux, une première version a été lancée en décembre. Laquelle a depuis subi quelques changements. « Le but est d’avoir un produit qui évolue selon la demande, explique Lohan. Dès qu’une remarque, qu’un bug nous est remonté, on essaie d’être le plus réactif possible. »
Lohan et Lucas ont soumis Tosho à d’importants collectionneurs français, en passant par les réseaux sociaux. Les premiers retours sont positifs. « On a réussi à entrer dans cette communauté, le reste se fait maintenant par le bouche-à-oreille. » Les utilisateurs de l’appli -au nombre de 2 000 à ce jour- contribuent aussi à affiner la base de données, jour après jour, en enregistrant leurs possessions. Parfois avec des exemplaires rares ou dédicacés. De plus, un algorithme « façon Tinder » fournit des suggestions de lecture en fonction des goûts de chacun.
D’autres développements sont en cours. Depuis peu, Tosho comprend aussi les collections de comics et de BD, pour couvrir l’ensemble du 9e art. Ses jeunes créateurs veulent aller plus loin en 2023, en intégrant un service de location. « Une collection entière coûte assez chère et prend beaucoup de place, surtout pour un étudiant, déroule Lohan. C’est aussi une solution légale et à bas coût face au scantrad(**). » Ils souhaitent également proposer une marketplace de collections à bas coût, sorte de Vinted spécialisé. « C’est d’autant plus eco-friendly que le prix du papier s’envole », observe Lucas. En attendant, la priorité de Tosho reste de se faire connaître, des acteurs du milieu -associations, artistes, éditeurs- comme des lecteurs. « Nous voulons être proches de la communauté, c’est pourquoi nous voulons être présents dans toutes les conventions. »
(*)En japonais, « toshokan » signifie « bibliothèque » et « montrer » se dit « to show » en anglais.
(**)Une œuvre numérisée et traduite par des fans, généralement distribuée gratuitement sur Internet.
Tosho, disponible sur App Store et Google Play. Gratuit.
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