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Du 9 au 16 mai auront lieu les premières élections professionnelles des livreurs de repas et des chauffeurs VTC, afin de réguler un secteur où les conditions de travail sont décriées. Un collectif vient de voir le jour dans la Vienne.
Pour beaucoup d’observateurs, c’est un procès historique de « l’ubérisation » en France. Le 19 avril, le tribunal correctionnel de Paris a condamné la société Deliveroo pour avoir fait travailler ses livreurs en tant qu’indépendants alors qu’ils auraient dû être salariés. Se dirige-t-on pour autant vers une salarisation des coursiers ? « Aujourd’hui, la quasi-totalité des livreurs veut rester auto-entrepreneur », observe Fabien Tosolini, chargé de mission de l’association Union indépendants. Beaucoup ont été échaudés de voir Just Eat licencier un tiers de ses livreurs salariés, quelques jours plus tôt…
La question du statut des coursiers et de leurs droits sera au cœur des premières élections professionnelles du secteur, du 9 au 16 mai. Seize organisations ont été retenues, parmi lesquelles Union indépendants. Après une première visite mi-mars, l’association lancée par la CFDT était de retour à Poitiers, la semaine passée, pour annoncer la création d’un collectif de livreurs, répartis sur Poitiers et Châtellerault. L’objectif ? Leur permettre de faire remonter leurs revendications aux plateformes.
« La mentalité change »
Car le secteur est décrié depuis plusieurs années pour ses conditions de travail précaires : prix des courses variable, absence de protection sociale, déconnexions arbitraires… « On n’était pas écoutés », témoigne Aboubacar, livreur à Poitiers. Avec Simon, un collègue de Châtellerault, il centralise depuis plusieurs mois les doléances sur une application de messagerie mobile. Doléances qu’ils transmettent ensuite à Union indépendants, laquelle a des interlocuteurs dans toutes les plateformes.
« On a déjà pu reconnecter quatre livreurs de Poitiers dont le compte avait été bloqué, confie Fabien Tosolini. La mentalité change. Les plateformes n’ont d’autre choix que d’être réceptives car la loi va s’imposer(*). L’avantage qu’elles peuvent y trouver, c’est la proximité. Elles ont tout intérêt à travailler avec nous. Car Uber sans livreurs, ça ne marche pas. » Mais les travailleurs veulent aussi être entendus par les collectivités. Ils réclament surtout un local où, entre autres, ils pourraient s’abriter en cas d’intempéries et recharger la batterie de leur smartphone. « J’en ai parlé à la maire de Poitiers quand nous l’avons rencontrée il y a un an, rappelle Aboubacar. Mais on n’a toujours rien. » La CFDT de la Vienne a promis de faire passer le message.
(*)Le 9 décembre 2021, la Commission européenne a présenté un projet de directive proposant une présomption de salariat des livreurs.
DR - TwitterÀ lire aussi ...
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jeudi 21 novembre