Les plantes au régime sec

Avec le dérèglement climatique, les étés sont de plus en plus chauds et secs. Quelles essences privilégiées dans son jardin ? Comment les maintenir en forme tout en économisant l’eau ? Stéphane Seguin et Cyril Allaire, techniciens au service des espaces verts de la Ville de Poitiers, vous donnent quelques astuces.

Romain Mudrak

Le7.info

Le choix plantes

Le dérèglement climatique oblige les collectivités à revoir la liste des plantes destinées à orner les massifs durant la saison chaude. Et c’est la même chose à la maison ! Les sécheresses sont de plus en plus marquées et il est totalement inenvisageable d’ouvrir davantage le robinet d’eau pour conserver certaines essences. Quoique cela soit parfois obligatoire malgré tout dans certains cas comme vous le verrez plus bas. Une chose est sûre, les boulots, frênes, trembles et hêtres ne sont plus à l’aise sous nos latitudes même s’ils ont été pendant longtemps à la mode. En matière d’arbres et d’arbustes, il faut désormais privilégier les chênes verts et liège, le genévrier, l’osmanthe, le forsythia jaune flamboyant, l’éléagnus, l’arbre à papillons ou le célèbre noisetier. Pour les plantes décoratives, direction les graminées comme le miscanthus. Préférez aussi l’euphorbe que l’on voit beaucoup sur les terre-pleins dans les quartiers de Poitiers ou encore le gaura, les lavandes, le pavot de Californie ou la mauve. Vous avez aussi quelques aromatiques comme le thym, le romarin ou les sauges sans oublier les sedum qui couvrent le sol. « Attention aux Bougainvilliers, lauriers roses, au palmiers qui aiment les sols secs mais en revanche ne résistent pas aux températures négatives que l’on peut avoir ici l’hiver », indique Stéphane Seguin, technicien au service des espaces verts de la Ville de Poitiers.

L’arrosage
Evidemment pour l’arrosage, rien ne vaut l’eau de pluie. A partir du moment où vous avez un jardin, il vous faut un ou plusieurs récupérateurs sous les gouttières de la maison. Mais ce n’est pas parce qu’elle est gratuite qu’il faut la gaspiller ! Pour les jeunes arbres récemment plantés, c’est 30 litres d’eau minimum. « Nous conseillons de donner beaucoup d’eau en espaçant les arrosages tous les quinze jours environ, souligne Cyril Allaire, également aux espaces verts de la Ville. Les racines ont ainsi l’opportunité d’aller chercher l’eau plus profondément. » Toujours veiller à créer une cuve autour du pied du spécimen et penser à casser la croûte de battance avant d’arroser pour rendre le sol perméable. « Les petites pluies d’été suffisent rarement, il faut se fier au pluviomètre », ajoute l’expert. Gardez les pierres dans le sol ! Elles conservent l’humidité. Quant aux pelouses, la collectivité ne les arrose plus, sauf à de rares exceptions « pour les maintenir sous perfusion ». Là aussi, privilégiez désormais les variétés de gazon qui résistent à la sécheresse.

Le paillage
Le couvert végétal, c’est de loin la meilleure façon de garder le sol humide plus longtemps. Vingt à trente centimètres de paille au pied des plants et dans le potager, et vous éviterez l’évaporation et la formation de croûte de surface. Les copeaux de bois sont une autre solution mais ce que préfèrent les deux techniciens de la Ville, c’est le paillis de lin ou de miscanthus, plus riche en carbone. 

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