mardi 24 décembre
A Poitiers et Châtellerault, des ados se bougent pour organiser de A à Z leur départ en vacances. Accompagnés par leur maison de quartier, ils effectuent des petits boulots d’utilité publique pour trouver des fonds et s’occupent de toute la logistique.
Le 23 mars, une dizaine d’adolescents du quartier de la Gibauderie ont passé l’après-midi à nettoyer des voitures, intérieur et extérieur. Et après l’épisode des pluies de sable du Sahara qu’avait connu la Vienne la semaine précédente, il y avait du boulot ! La raison de cette opération ? « On aimerait partir tous ensemble à Pornic en juillet, les gens peuvent donner ce qu’ils veulent », explique Arthur, 14 ans. « On monte entièrement le projet, je serais trop déçu si on ne partait pas », poursuit Tom. Hébergement, nourriture, transport… Ils s’occupent de tout, y compris des activités sur place. Leur budget s’élève à environ 1 500€ la semaine. La maison de quartier prend en charge le déplacement en minibus. Pour autant, on est encore loin du compte… « D’ici l’été, ils tiendront la buvette sur tous les spectacles de la maison de quartier et ils organiseront une tombola », précise Clément, l’animateur qui les encadre.
Dans plusieurs quartiers de Poitiers et de Châtellerault, des groupes de jeunes se bougent pour se payer des vacances. Au centre socioculturel de la Plaine d’Ozon, à Châtellerault, aucun projet n’a encore été relancé. « On attend que ça vienne d’eux, s’ils sont motivés, on les accompagne, explique Sébastien Beauvais, responsable du secteur jeunes. Il faut réussir à réinstaller les jeunes dans une dynamique après la Covid. » Toutefois, ici on a l’expérience de ce genre de départs autonomes. Juste avant la pandémie, sept jeunes de 15 à 17 ans sont partis faire du ski pendant une semaine. Entre le trajet, l’hébergement, les repas, la location du matériel et les forfaits, ils ont dû réunir entre 4 000 et 5 000€.
Ils passent devant un jury
Comme à la Gibauderie, le groupe a donné un coup de main sur la fête de quartier et a participé à plusieurs chantiers éducatifs. « On avait des carreaux de faïence à poser dans le centre de loisirs, on a demandé à un artisan de venir, il a montré quelques techniques aux jeunes pour qu’ils fassent avec lui », raconte Sébastien Beauvais. L’occasion, en même temps, de découvrir le métier. Et ce n’est pas tout… Les porteurs de projet sont aussi allés chercher des subventions publiques. Plusieurs dispositifs existent comme Innov’Jeunes de la Caisse d’allocations familiales ou Destin’action par la Région Nouvelle-Aquitaine. « Les jeunes passent un entretien devant un jury, ça les rend vraiment acteurs », poursuit Sébastien Beauvais. Et au moment de partir, ils sont encore plus fiers du travail accompli.
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