A Poitiers, la danse les révèle

A Corps, ça démarre jeudi au Théâtre-auditorium de Poitiers. A chaque édition, depuis près de trente ans, le festival de danse réunit des étudiants de l’université autour d’un projet chorégraphique présenté au public et aux professionnels. Pour certains, c’est un véritable tremplin.

Steve Henot

Le7.info

C’est un engouement qui ne se dément pas. Avec une promo de trente-quatre étudiants, l’Atelier de recherche chorégraphique de l’université de Poitiers n’a jamais été autant plébiscité. « J’en ai même eu un peu plus de quarante en début d’année, s’étonne Isabelle Lamothe, l’enseignante qui dirige ce laboratoire de création artistique. Certains ont lâché car leur emploi du temps n’était pas compatible. » Fondé il y a près de trente ans, cet Atelier offre l’opportunité à tous les étudiants de l’université -qu’ils soient déjà initiés ou totalement novices en danse- de travailler avec des chorégraphes de renom.


Cette collaboration débouche chaque année sur un spectacle qui est présenté au public et devant des professionnels, dans le cadre du festival A Corps(*). La 28e édition démarre ce mercredi et Les Sentinelles, la pièce créée par la dernière promotion de l’Atelier avec le chorégraphe Thierry Thieû Niang, se jouera le 7 avril sur la scène du théâtre, au Tap. « Il s’agit de mettre des amateurs dans un vrai processus créatif et de leur faire rencontrer des artistes qui les font travailler comme des professionnels », explique Isabelle Lamothe. Une rencontre qui peut être déterminante pour certains étudiants.


« Un vrai tremplin »

Helen Heraud n’avait jamais fait de danse avant de s’y inscrire, en parallèle de son cursus en arts du spectacle. C’est là que la chorégraphe Gaëlle Bourges l’a repérée. « Je me destinais plutôt à la mise en scène, au travail en backstage, évoque l’ex-étudiante poitevine, qui tourne désormais dans toute la France. L’Atelier est une grosse source de découvertes. Dès que j’explorais quelque chose, ça me donnait envie d’aller plus loin. C’est une curiosité que j’ai prise à bras le corps. » Etienne Bories, lui, aspirait à faire du théâtre mais le travail à l’Atelier lui a « confirmé cette envie » et « donné confiance » sur scène. Il était récemment en résidence au Méta avec la Cie 3B. « J’ai une approche corporelle plus naturelle. » 


D’Armelle Dousset à Matthias Bardoula, ou encore Matthieu Sinault (interprète dans Débandade d'Olivia Grandville, présentée dans le cadre d'A Corps), ils sont plusieurs à avoir embrassé une carrière artistique après les études. Notamment parmi les interprètes de 22 Castors front contre front. 
« Cette pièce était encore jouée à Limoges il y a quelques jours », 
souligne Isabelle Lamothe. 
« Au moins la moitié aspirent toujours à être au plateau », estime Etienne. Treize « anciens » se sont aussi réunis en un collectif au nom équivoque -Manger le cul- lauréat 2019 du dispositif Impulsion de l’université, qui permet d’accompagner la création étudiante à des fins professionnelles. « La professionnalisation est arrivée au fur et à mesure. L’Atelier est aujourd’hui un vrai tremplin. »


(*)Co-organisé par l’université, le Théâtre-auditorium de Poitiers et le Centre d’animation de Beaulieu.


DR - TAP

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