Aujourd'hui
Depuis plus de deux siècles, l’histoire de la famille De Villoutreys de Brignac est liée à celle du château du Bois-Doucet, à Lavoux. Geneviève de Villoutreys a emménagé après son mariage dans cette propriété où chacun dispose d’un pied-à-terre.
Depuis la route qui relie Lavoux à Bignoux, un petit panneau plutôt discret indique son existence. Au bout de l’allée, le château du Bois-Doucet, également orthographié Bois- Dousset, accueille le visiteur par une porte cochère qui le dérobe encore en partie aux regards. Il faut oser la franchir pour découvrir sa petite chapelle, sa cour, ses douves sèches, son logis. Geneviève de Villoutreys a vécu une grande partie de sa vie dans cette ancienne orangerie prolongée par un pavillon de style Louis XIII. Pour la veuve d’Hilaire de Villoutreys, disparu en 2010, la vie au pied du château du Bois-Doucet, installé sur un domaine de trois cents hectares de champs céréaliers et classé monument historique depuis 1966, n’a pas de saveur particulière. « Une vie normale », lance-t-elle, comme faussement indifférente au décor. « Ma sœur s’est mariée là", glisse-t-elle toutefois. Et « les gens d’ici viennent parfois y faire des photos de mariage », reconnaît-elle. A sa main gauche, elle porte une chevalière gravée où cohabitent les armoiries de sa famille et celles des Villoutreys de Brignac, que l’on retrouve dans la petite église voisine de Bignoux. On y distingue un chevron d’or sur fond azur, deux étoiles, une lune et une rose argent.
Plus de deux siècles d’histoire familiale
« La propriété est dans la famille depuis plus de deux cents ans, elle y est restée de mariage en mariage », explique Geneviève de Villoutreys. Aujourd’hui, les descendants du général baron Meunier continuent de l’habiter, à temps plein ou plus ponctuellement. « On y connaît plein d’ennui, de joies, de malheurs !, lâche, théâtrale, la propriétaire du logis. On n’y est à l’abri d’aucun souci, d’aucune maladie… » Au quotidien, « je lis, je fais le ménage, je cuisine, je suis de mauvaise humeur… », énumère encore avec malice Geneviève de Villoutreys.
Outre le château et l’orangerie, les anciennes métairies ont été aménagées afin que chaque membre de la famille y ait son chez-lui. « Tout le monde est resté très attaché au lieu, cela fait comme un petit village, on se croise sur la propriété. L’été, on peut être jusqu’à une trentaine. » Voire davantage lorsque des scouts viennent planter leurs tentes dans les jardins et assister aux messes données exceptionnellement dans la chapelle. A l’arrière de l’orangerie, un havre de biodiversité attire parfois aussi des botanistes. « La pelouse n’y a pas été retournée depuis deux cents ans », certifie la propriétaire des lieux. Seul bémol à cette vie de château : « On a froid tout l’hiver car il est difficile de tout chauffer, de surcroît avec un escalier en pierre ! »
Si la visite de la bâtisse principale n’est possible que lors des Journées du patrimoine, les jardins sont accessibles au public de juin à septembre et trois chambres d’hôtes, aménagées dans une aile du logis, permettent de s’immerger toute l’année dans ce décor chargé d’histoire, sous le regard toujours un peu courroucé des deux poules du château. « Le poulailler aussi est classé », s’amuse Geneviève de Villoutreys.
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