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Les « NFT » sont des objets de collection numériques, immatériels, qui ont vocation à être rares ou uniques. Un ancien étudiant poitevin se lance sur ce marché de plus en plus prisé, où la spéculation fait rage. Décryptage d’un phénomène émergent.
Il a découvert cet univers lors d’un voyage d’affaires à Dubaï il y a quelques mois. Depuis, Benjamin Stehlin n’a qu’une idée en tête : percer dans les NFT. Convaincu du potentiel de ce marché, il vient de lancer Oxmose, une start-up spécialisée dans ces objets numériques certifiés (ou « jetons non fongibles » en anglais). Ici, il s’agit de modèles 3D en ultra-haute définition de quatre artistes musicaux -L’Algerino, TAYC, Lynda et RK-, réalisés en interne grâce à un dispositif de 76 appareils photo. Oxmose vient de mettre en vente 4 000 avatars que les fans peuvent acquérir en cryptomonnaie (ETH) puis consulter dans la blockchain, un espace virtuel immatériel.
Et ce n’est qu’un début. « On a un très, très gros réseau, assure l’ancien étudiant à l’IAE de Poitiers, qui planche déjà sur les prochaines « saisons ». On est notamment en contact avec des clubs de football professionnels qui sont intéressés. » Le créneau serait en effet porteur : il y a quelques semaines, une carte virtuelle de l’attaquant norvégien Erling Haaland a été vendue à 265 ETH, soit un peu plus de… 609 000€. Un record pour la start-up française Sorare, dont les vignettes de footballeurs affolent les spéculateurs.
« Le problème est ce que l’on en fait »
Chercheur au Fabricc de l’Université de Poitiers, Jean-Christophe Pasco s’est emparé du sujet l’été dernier. « Ce n’est pas un phénomène solitaire, note ce spécialiste en droit de la propriété intellectuelle. Il résulte d’un croisement de technologies émergentes, lesquelles convergent vers un nouveau moyen de monétisation. » Un réseau décentralisé qui se libère du contrôle des banques, assurances, etc. « Un NFT, c’est comme un contrat intelligent : il réduit les intermédiaires, permettant une transaction automatique et instantanée », plaide Benjamin Stehlin. Et a priori certifiée.
« Des artistes y ont vu une opportunité de valoriser leur travail, notamment dans l’animation et la vidéo, observe Jean-Christophe Pasco. Mais comme toute nouvelle technologie, le problème est ce que l’on en fait. » L’envolée du marché des NFT n’a pas manqué d’attirer les arnaques. Certains artistes se sont par exemple fait voler leurs œuvres par des escrocs du Web. « Les systèmes liés à la blockchain ne conditionnent pas le « mint » (la création d’un NFT) à une vérification de la qualité de propriétaire ou de titulaire des droits d’auteur. » Or la valeur du titre de propriété repose sur la renommée et/ou la rareté dudit bien. Autre limite : on parle d’un marché très fluctuant, qui voit le cours des cryptomonnaies faire les montagnes russes. « Il y a un risque de perdre gros, comme on peut y gagner de l’argent », reconnaît Benjamin Stehlin. Selon un récent sondage de l’Ifop, plus d’un Français sur trente a déjà acheté un NFT.
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jeudi 21 novembre