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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Low-tech. Comme le terme est encore relativement méconnu du grand public, le mieux est de commencer par le définir. Pour ce faire, parole à Florian Laboulais, chargé de mission au sein du Labo de l’ESS, une association basée à Paris qui s’intéresse au développement de l’économie sociale et solidaire (ESS) : « La low-tech peut désigner des objets, des innovations sobres en énergie et appropriables par le plus grand nombre. Mais au-delà, c’est une démarche qui se résume en deux temps. Première étape, s’interroger sur le besoin légitime qu’on a d’un bien ou d’un service dans le contexte social, économique et écologique actuel ; et, si c’est le cas, savoir comment y répondre de façon technologiquement proportionnée et durable. »
Cet expert de la question a piloté pendant plusieurs mois une étude thématique sur « les métropoles low-tech et solidaires » qui l’a amené à sillonner six agglomérations françaises : Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Strasbourg et… Poitiers. Cette étude présentée ce mardi en ligne(*) recense près de soixante-dix initiatives issues de ces différents territoires avec le secret espoir de les voir reproduites ailleurs. Parmi elles, l’Atelier du soleil et du vent à Lusignan propose des stages encadrés par des professionnels pour devenir « plus autonomes » dans le travail du bois, du métal et même pour installer un système d’énergie solaire. L’objectif ? Partager des compétences et du matériel. « Par low-tech, on entend souvent débrouille et système D, qui s’opposent à high-tech et industrie très organisée, mais il existe un mode intermédiaire qui s’intéresse aux technologies sobres et accessibles à tous, estime Guillaume Augais, ingénieur et salarié de l’atelier. On s’adresse à ceux qui ne veulent pas du clé en main parce qu’ils souhaitent comprendre. » Tout l’esprit de la low-tech…
Dans son rapport, le Labo de l’ESS avance quelques grands principes guidant la mise en œuvre d’une démarche low-tech à l’échelle d’une métropole. Ils sont réunis en quatre grands types de besoins incontournables : habiter, se déplacer, accéder à des biens et des services de consommation courante, produire et travailler. « La low-tech n’est pas un refus de la technologie, ni de la smart-city, mais elle s’oppose à son recours systématique », reprend Florian Laboulais. On oublie trop souvent que les serveurs informatiques consomment une énergie folle ! Le tiers-lieu de la Caserne, le Fab Lab des Usines de Ligugé, Eclowtech, ReSanté-vous pour le maintien à domicile des seniors ou la coopérative Alterbativ pour la construction durable font partie des initiatives mises en avant dans cette étude. Pour son auteur, « Grand Poitiers démontre une vraie dynamique en matière de low-tech ». Parole d’expert.
(*) à voir sur lelabo-ess.org
crédit photo : atelier du soleil et du ventÀ lire aussi ...