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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
En décembre 2020, le Service de santé de l’université (SSU) de Poitiers comptait 1,5 psychologue en équivalent temps plein. Un an après, le SSU dispose de 6 psychologues à temps plein. « Et j’ai toujours une liste d’attente d’une soixantaine d’étudiants, soupire le Dr Jean-Charles Le Tarnec, chef du SSU de Poitiers. C’est le cas partout en France, même en multipliant les moyens par trois ou quatre... » Si les peurs liées au distanciel ou aux futurs stages se sont estompées -quoique-, la crainte d’un « avenir sombre » et « le retour aux cours en présentiel » génèrent de nouvelles angoisses. « D’autant que nous ne sommes pas encore sortis de la crise sanitaire », insiste le médecin, pas étonné par les chiffres révélés dans l’étude réa lisée par l’Inserm et l’université de Bordeaux, entre mars 2020 et janvier 2021(*).
Que révèlent-ils ? Que les étudiants ont été plus affectés que d’autres adultes en termes de santé mentale. 36,6% ont déclaré souffrir de symptômes dépressifs (20,1% des non étudiants), 27,5% de symptômes d’anxiété (16,9%) et 12,7% ont rapporté des pensées suicidaires (7,9%). « Nous démontrons dans notre étude qu’il existe d’importantes inégalités de santé mentale entre les deux groupes et que l’écart s’est encore plus creusé avec le deuxième confinement. La vulnérabilité des étudiants n’a probablement pas une cause unique mais l’isolement et la solitude ont certainement beaucoup pesé. Les conditions matérielles et la difficulté de suivre les études sont également des facteurs importants », estime Mélissa Macalli, autrice de l’étude.
« Il faut réaliser que les problèmes de santé mentale des étudiants ne sont pas derrière nous mais devant et qu’ils sont très diffus », insiste le Pr Christophe Tzourio, directeur du centre Inserm U1219 Bordeaux-Population Health. Pour faire en sorte que la prise en charge s’améliore, la Région Nouvelle-Aquitaine et l’Agence régionale de santé financent un nouveau dispositif de dépistage des troubles mentaux chez les jeunes... par leurs pairs. « Deux personnes par service de santé universitaire sont formés à cette approche, abonde le Dr Le Tarnec. Pour employer une image facile, c’est l’équivalent d’une formation aux premiers secours (PSC, Prévention et secours civiques) pour les non professionnels. »
En pratique, le SSU de Poitiers a déjà prévu deux formations fin janvier et début février, elles dureront 14 heures. N’importe quel étudiant peut postuler et ainsi devenir la vigie de ses camarades. Reste à savoir si le nombre de psychologues sera suffisant pour absorber le flot des étudiants en détresse. En attendant, un numéro vert est disponible pour leur répondre : le 0805 23 23 36. La plateforme d’appel est gratuite, anonyme et confidentielle 24h/24 et 7j/7.
(*)Sur une cohorte de 3 783 participants, étudiants ou non.
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