![Un tract du RN distribué avec le magazine du Département, la collectivité porte plainte](https://www.le7.info/media/cache/home_small/uploads/photos/6685477e315cb.jpeg)
Aujourd'hui
Pour Anaïs et Guillaume, c’était en mars-avril 2020. Eliane a été infectée en septembre, Benoît en mai 2021... Ces quatre habitants de la Vienne ne se connaissaient pas il y a encore quelques semaines, mais partagent désormais le fardeau du Covid long. Encore aujourd’hui, Eliane est en arrêt maladie. L’hôtesse de caisse va « un peu mieux depuis un mois », cependant elle ne peut toujours pas réaliser certains gestes de la vie quotidienne. « Passer l’aspirateur ou repasser, ce sont des mouvements violents et difficiles... » La quadragénraire ressent « des douleurs dans les bras et le dos », au point de s’interroger sur son avenir professionnel. Avec les autres membres du collectif (naissant) Covid long Poitiers, elle échange « des petites astuces ».
« La médecine est démunie, on n’est pas forcément reconnus comme on devrait l’être, estime de son côté Benoît. Moi, ça a commencé par des symptômes grippaux, de la fièvre, des vertiges, des douleurs thoraciques... Aujourd’hui, j’ai encore quelques problèmes gastriques mais surtout des douleurs musculaires. » Un tour du lac de Saint-Cyr et le quadra met « deux jours à s’en remettre ». Les massages et les chaussettes de contention le soulagent, pas au point hélas de pouvoir reprendre sa vie d’avant.
La leur de vie est « entre parenthèses ». Anaïs et Guillaume ont migré de Paris vers Poitiers en janvier 2021. Et dans ses bagages, le couple a emmené le Covid long. La jeune femme a été touchée « juste avant le confinement ». Sévèrement. Une vilaine péritonite l’a mise sur le flanc pendant trois mois. La suite, ce sont « des migraines régulières au niveau des sinus, une sensation de jambes lourdes, un état d’épuisement... » Bref, un quotidien rythmé par les conséquences de la maladie... et une période de chômage qui se prolonge. Son compagnon Guillaume, monteur de documentaires animaliers, évoque pour sa part de « grosses douleurs thoraciques » et une fatigabilité accrue. « Une forme d’intolérance à l’effort », ajoute-t-il.
C’est pour « parler en vrai » à d’autres victimes du Covid long qu’ils ont décidé, à la fin de l’été, de contacter Régis Collorec, lui aussi en butte à cette bombe à retardement. Le collectif qu’ils forment vise à fédérer les énergies et créer les conditions d’une « écoute active ». Avec un objectif précis derrière : la reconnaissance de leurs symptômes et de leur souffrance aux yeux du corps médical, des politiques, de la Caisse primaire d’assurance maladie(*)... « A Poitiers, on ne se sent pas accompagnés », assure Anaïs. Le CHU a pourtant mis en place des consultations spécifiques une fois par semaine, sous la forme de créneaux d’une heure par patient. « Ils ont besoin de s’exprimer, admet le Pr France Cazenave-Roblot, cheffe du service des maladies infectieuses. Après, il y a encore beaucoup de choses qu’on ne peut pas expliquer. C’est une maladie qu’on ne connaissait pas encore il y a dix-huit-mois. Ce qu’on sait aujourd’hui avec certitude, c’est qu’au fil des mois, les symptômes régressent. Mais je ne peux pas dire à un patient que ça ira mieux dans un mois car je n’en sais rien. »
(*)La Caisse primaire d’assurance maladie de la Vienne a reçu en 2021 43 dossiers Covid pour une reconnaissance de maladie professionnelle. Seuls 11 ont été validés.
Prochaine réunion du collectif Covid long Poitiers, le vendredi 26 novembre, à 18h30, aux Salons de Blossac, à Poitiers. Plus d’infos à covidlongpoitiers@gmail.com.
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