Hier
Le Regard de la semaine est signé Angeline Socier.
J’aborde aujourd’hui un sujet bien difficile et qui, pourtant, a été si présent dans mon quotidien ces dernières semaines. J’ai donc besoin de le mettre en lumière. Perdre un enfant, on dit souvent que c’est contre-nature... On se résigne face au départ d’un ancien, on se révolte face au départ d’un enfant. La langue française n’a pas déterminé de mot pour qualifier les parents qui traversent cette épreuve, alors qu’elle a dénommé « orphelins » les enfants privés de leurs parents.
Chaque jour, des parents perdent la chair de leur chair. J’ai longtemps pensé être seule, je me suis souvent demandé pourquoi moi, pourquoi maintenant et pour quoi ? J’ai réalisé à l’hôpital, dans un groupe de parole, que cela arrivait tous les jours. Mais on n’en parle pas, on s’exprime peu et cela reste un tabou, un secret, une douleur présente qui s’estompe et revient quand le sujet ressurgit. C’est une épreuve de vie qui marque bien plus que la génération en cours et qui peut s’avérer destructrice dans bien des domaines de la vie.
J’ai longtemps réfléchi et il m’est apparu que ne pas avoir de nouvelles, de photos, d’appels de ses enfants génère le même vide que cette perte. Alors j’ai une pensée pour tous les parents qui n’ont pas ou plus de contacts avec les leurs. Ils n’ont pas la possibilité de savoir s’ils vont bien ou mal, plus de rôle à tenir en tant que protecteur et plus de tendresse à distribuer.
Ils sont nombreux, dans un cas ou un autre, à devoir traverser cette démarche d’acceptation et je leur dédie cet article pour la force qu’ils montrent à continuer leur existence, la détermination qu’ils gardent à œuvrer pour le bon, la positivité et l’exemple qu’ils donnent à tous.
S’il est possible de traverser de telles épreuves, rien d’autre ne paraît difficile. Je lance une bouteille à la mer. Vous, enfants qui ne voyez plus vos parents, mais qui pouvez encore faire un signe, rien qu’un seul car vous en avez la possibilité, redonnez la lumière dans les yeux de vos pères et mères.
CV express
Après vingt ans dans la recherche pharmacologique et dermocosmétique, puis dans le domaine du nucléaire, j’ai souhaité m’intéresser et agir au profit des relations humaines, grâce à l’accompagnement par la thérapie brève avec le cheval. Je pratique en tant que coach au sein du centre « Alchimie des colombes », que j’ai créé.
J’aime : comprendre les choses et les analyser, transmettre, l’histoire, les légendes.
Je n’aime pas : le panais, le non-engagement, les grands discours, la manipulation, le jugement.
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