Les Douanes sur tous les fronts

Œuvres d’art, résine de cannabis, vêtements contrefaits... Les agents de la Direction régionale des douanes de Poitiers ont réalisé de très belles saisies au cours des derniers mois. Les trafics sont de nature très différentes.

C’est un secret de polichinelle, l’autoroute A10 constitue un axe majeur de trafic entre l’Espagne et le nord de l’Europe... dans tous les sens du terme. Ainsi, début 2021, les agents des Douanes de Poitiers ont intercepté deux tonnes de tabac qui devaient servir à fabriquer des cigarettes de contrefaçon « dans des ateliers clandestins en Belgique et Hollande », indique Gisèle Clément, directrice régionale des Douanes et droits indirects de Poitiers. Les « slow fast » (camions) ont tôt fait de remplacer les « go fast », ces voitures surpuissantes chargées de stupéfiants. Des motards s’occupent de la surveillance et du repérage des véhicules à contrôler, charge ensuite à leurs collègues en aval de procéder à la fouille. « Il y a eu une 
désorganisation des trafiquants pendant le confinement, ajoute Serge Puccetti, directeur interrégional. C’est moins facile de se cacher lorsqu’il y a moins de flux. Nous n’avons jamais arrêté de contrôler. »

Des agents décorés

Récemment, trois agents de la brigade de surveillance intérieure ont reçu la médaille d’honneur^(*) des Douanes pour leur participation à « de très belles constatations ». Le contrôleur principal Emmanuel Mercier, chef du groupe motards, et le chef d’équipe Guillaume Vitu ont découvert, le 
10 janvier 2019, 748kg de résine de cannabis « dans une cache aménagée sophistiquée ». Ils se sont aussi distingués lors de l’interception de treize œuvres d’art d’une valeur de 2M€. « Cette affaire a ensuite permis à la douane judiciaire de démanteler une filière importante de trafiquants d’œuvres d’art au niveau international », ajoute Gisèle Clément. Quant à l’agent de constatation Arnaud Javerlhac, il a mis au jour, le 
14 mai 2020, 1,5 tonne d’herbe et de résine de cannabis dans un ensemble routier espagnol.

Plus de travail 
dans les aéroports

Aussi spectaculaires soient-elles, ces saisies ne représentent qu’une partie du travail de la centaine de douaniers présents dans la Vienne. Lesquels réalisent aussi des contrôles inopinés sur des colis en provenance de l’étranger. En septembre dernier, ils ont découvert 2 000 pièces de contrefaçon dans un fret postal, des vêtements et parfums de trente marques différentes. Des bureaux de poste aux aéroports, il n’y a qu’un pas. Les agents de Poitiers sont chargés du contrôle des ressortissants étrangers à Poitiers-Biard et Angoulême. « Dont les Britanniques, qui sont désormais considérés comme des ressortissants de pays tiers », commente Gisèle Clément. Ce qui signifie une tension sur les effectifs, laquelle pourrait s’accroître si la nouvelle réglementation européenne s’applique au premier semestre 2022. « Il faudra vérifier les passeports biométriques et les temps de passage seront forcément allongés, assure Serge Puccetti. Là où les passagers passaient en moins d’une minute, ils passeront en deux minutes. Il faut forcément mettre des agents supplémentaires en face. » Sans relâcher la surveillance des trafiquants sur l’A10. Difficile équation.

^(*)Trois autres agents ont reçu récemment la médaille d’honneur des Douanes pour leur engagement : Brigitte Peny, Hélène Cloup et Pascal Tardif.

DR