Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
L’espace n’est pas une poubelle ! Et pourtant, le nombre de débris en orbites ne cesse de s’accroître. Environ 23 000 objets de plus de 10cm tournent actuellement autour de la Terre et 740 000 compris entre 1 et 10cm… C’est devenu une véritable problématique mondiale car les risques de collision augmentent à chaque lancement. Dans ce contexte, la multiplication des nano-satellites -des engins de moins de 10kg- n’a rien de réjouissant. Moins cher que leurs grands frères, ils sont prisés des entreprises et des laboratoires de recherche qui pourraient en envoyer un millier par an dans l’espace à l’horizon 2030. Leurs applications sont nombreuses. Mais pour une durée d’utilisation estimée à trois ou quatre ans, les nano-satellites « morts » continuent en réalité de tourner le double du temps, encombrant d’autant les alentours de notre planète. C’est là qu’interviennent Anthony Dreano et Clément Lingois. Ces deux élèves ingénieurs de l’Ensma, ont développé pendant leurs études une solution pour précipiter la fin de vie de ces petits appareils. « A 1 500m d’altitude, l’atmosphère est moins dense mais elle est encore là, explique le premier. La force d’une traînée ralentit les objets. Nous avons imaginé une voile capable de les freiner plus rapidement, pour provoquer la désorbitation et la désintégration. Tout l’enjeu, c’est la miniaturisation. »
Anthony et Clément se sont rencontrés en première année. L’un est originaire d’Orléans, l’autre de Lyon. Le soir après les cours, à la cité U ou au foyer de l’Ensma, ils ont peaufiné leur concept. « Bien sûr, on a vécu de grosses déceptions, mais le Centre national d’études spatiales nous a soutenus avec beaucoup de bienveillance, reprend Anthony Dreano. Le Cnes nous a mis en relation avec l’expert français des débris spatiaux et nous sommes invités à tous les colloques spécialisés pour effectuer de la veille technologique. » Confortés dans leur idée, les deux étudiants ont créé la startup Xinetis pour bénéficier de programmes d’accompagnement à l’entrepreneuriat (lire ci-dessous). Ils ont attiré quatre autres étudiants dans l’aventure et intégré le projet Nano-Naasc, porté par le centre spatial universitaire de Nouvelle-Aquitaine. Avec des étudiants d’autres écoles supérieures de la région, ils construisent un prototype de nano-satellite innovant.
Dans ce marché spatial ultra-concurrentiel, où des poids lourds publics et privés sont bien installés, Anthony Dreano et Clément Lingois croient en leur potentiel. « Nous nous situons dans le mouvement New Space, composé de centaines de startups dont le but est de réduire les coûts pour donner accès à l’espace à davantage d’acteurs. Ce milieu est très ouvert, on collabore. » Si Clément est resté un an de plus à l’Ensma cette année, Anthony, diplômé depuis quelques jours, va devoir trouver un job rémunérateur en attendant que la startup devienne une « licorne » capable de lever des milliards d’euros.
crédit photo : DRÀ lire aussi ...