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Jusqu’au 27 novembre, trois conseillères de la marque de lingerie Indiscrète occupent la boutique éphémère de la Ville de Poitiers au 8, rue des Grandes-Ecoles. Un excellent moyen de se faire connaître à moindre coût.
Pendant trois mois, Léa Genaud a bénéficié d’une vitrine idéale, en plein cœur de Poitiers. La jeune photographe a eu le privilège d’ouvrir le bal des indépendants amenés à s’exposer dans la boutique éphémère de la Ville de Poitiers, au 8, rue des Grands-Ecoles, en face des Cordeliers. « J’ai pu me lancer dans la photo à temps plein grâce à cela. Cela a été une très bonne expérience avec, au final, pas mal de contrats. Des gens qui sont passés plusieurs fois devant la boutique ont fini par rentrer ! » Difficile pour elle de dénicher un local « aussi grand et avec un loyer aussi modique ». A « sa » place, on trouve aujourd’hui trois conseillères de la marque de lingerie chauvinoise Indiscrète, Danielle Parnaudeau, Marie-Line Papet et Sandrine Cardenas.
Contre 300€ mensuels, elles exposent les modèles réalisés par « les petites mains » de la manufacture. Et, l’air de rien, l’affluence est au rendez-vous. « Des gens de la France entière s’arrêtent, le combat des Indiscrète a largement été médiatisé et cette boutique est le moyen de rappeler que c’est une marque française, de proximité », admet Danielle Parnaudeau. Sans ce loyer modique, aucune des trois n’aurait pu s’offrir le luxe d’une présence sur le plateau. Car les loyers y sont « relativement élevés », estime Pierre-Marie Moreau, président de Poitiers Le Centre et lui-même promoteur.
« Le taux de vacance est assez bas »
Johnny Bionic en a fait l’expérience en décembre 2017, « à une époque où les boutiques éphémères étaient peu développées. Trouver un propriétaire qui accepte de louer pendant un mois n’a pas été simple. » Le fondateur de « Chez Johnny » en garde toutefois un « bon souvenir ». Son activité de chineur a décollé en partie grâce à son exposition. « J’ai vendu des objets tous les jours et je me suis fait connaître d’une nouvelle clientèle », avance-t-il. Importé des Etats-Unis, le concept de pop-up store fait florès dans l’Hexagone, a fortiori dans des villes où les commerces des centres-villes souffrent. « Actuellement, sur les axes commerçants majeurs, le taux de vacance est assez bas. Les rares pas-de-porte libres sont soit en travaux soit en attente d’autorisation, relève Pierre-Marie Moreau. Personnellement, j’y suis très favorable à partir du moment où cela n’entre pas en concurrence avec les boutiques installées. »
Signe des temps, le marché de Noël 2021 n’abritera que des chalets gourmands, huit au total. Exit donc la vente de gants, d’écharpes et autres jeux de société. Peut-être ces commerçants se rabattront-ils sur un bail temporaire. La Fnac, elle, a choisi d’ouvrir pour la troisième année consécutive une boutique cadeaux -en novembre et décembre-, dans la galerie des Cordeliers, à la place de l’ancien Decimas. Comme quoi, les grandes enseignes apprécient aussi la souplesse du dispositif, avec des investissements moins lourds à consentir dans l’aménagement intérieur.
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