Hier
Le Regard de la semaine est signé Paul Dequidt.
Chaque année, début octobre, c’est La fête de la science. Pendant quelques semaines, les conférences et animations scientifiques fleurissent dans toutes les villes de France. Dans les universités, particulièrement, on s’affaire ! Comment faire comprendre simplement et de manière attractive des thématiques de recherche ? Pour quel public ? Et sous quel format ?
C’est le temps où tout se réinvente. Faire comprendre la géométrie discrète ? Organisons un concours de construction dans le monde cubique de Minecraft ! Vous n’êtes pas au point sur les questions climatiques ? Venez jouer en groupe lors d’un atelier de La fresque du climat ! Et pour ceux qui seraient lassés de formats trop statiques, que diriez-vous d’une balade-conférence déambulatoire au jardin des plantes ?
Oui, la science réinvente ses modes de communication, et c’est une bonne chose. À tel point que pour la première fois, le CNRS a décerné cette année des « médailles de la médiation scientifique » récompensant ses acteurs les plus engagés. La création du savoir n’est plus la seule à être valorisée. Aujourd’hui, sa transmission l’est tout autant.
Cette reconnaissance du travail de médiation est, je pense, l’une des conséquences de l’invention d’Internet. Avec les réseaux, la société s’horizontalise et l’accès au savoir se diffuse. Mais la compréhension de ce savoir continue de demander un effort. Ce n’est pas parce que j’ai accès à toute la littérature du XVIe siècle en un clic que j’en comprends les enjeux ! Alors émergent des passeurs de sciences, YouTubers, blogueurs, passionnés, qui ont à cœur de faire le lien entre la recherche et un public plus large. Et, en réponse à leur travail, les institutions (université, CNRS…) commencent à valoriser cette démarche.
Mais il y a une autre conséquence pour nous, chercheurs. Grâce à la médiation, nous pouvons plus facilement faire des ponts entre nos disciplines et sortir d’une organisation « en silo » pour atteindre un savoir beaucoup plus transversal ! Ouvrir son horizon, croiser la physique et les sciences humaines, c’est permettre l’émergence d’une science plus responsable, qui réfléchit sur son objet d’étude et sur ses conséquences. La science est une aventure collective, et nous devons apprendre à nous écouter pour travailler ensemble. N’est-ce pas cela, au final, une science plus ouverte ? Une science… démocratique et populaire ?
CV express
Docteur en Traitement du Signal, une discipline entre la physique et l'informatique. J'ai travaillé sur l'étude de tumeurs cérébrales par intelligence artificielle. Passionné de neurosciences et de psychologie, j'aimerais que mes recherches permettent de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau. En 2021, j'ai remporté le concours national « Ma thèse en 180 secondes » : un aboutissement pour moi qui ai beaucoup travaillé la communication !
J'aime : les sciences (dures et sociales), la rhétorique, la politique, les blagues, les couleurs vives et la tarte au citron.
Je n'aime pas : les mensonges, les façades, le climatoscepticismeordinaire, l'individualisme et les bananes.
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jeudi 21 novembre