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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Le campus poitevin vibre à nouveau. La vie culturelle a repris le 23 septembre avec le concert chaloupé de Zoufris Maracas joué à guichet fermé à la Maison des étudiants. Parmi les spectateurs, une quinzaine de jeunes gens, le sourire jusqu’aux oreilles, portaient de drôles de harnais clignotants sur le dos ou sur le ventre. La raison ? Ils testaient grandeur nature le subpac. « Plusieurs points de contact sont plaqués contre le corps et transmettent des vibrations selon la musique, explique Anaïs Indart, du service culture de l’université. Un boîtier connecté directement à la régie permet de régler l’intensité. Un algorithme renforce les basses. » Voilà pour la technique.
Ce dispositif utilisé parfois par les gamers est surtout dédié aux sourds et malentendants. La Maison des étudiants a acquis une quinzaine de « gilets » connectés pour « rendre les spectacles accessibles à tous », selon Céline Magnant, sa directrice : « Cette démarche s’inscrit dans une idée d’université inclusive. Nous sommes convaincus que la vie culturelle contribue à la réussite des étudiants. »
Ce soir-là, des étudiants sourds sont présents, invités par l’association Sciences du langage-Langue des signes française, qui regroupe les étudiants inscrits dans cette filière créée il y a une dizaine d’années au sein de la faculté de Lettres. Mais des ados scolarisés à l’Institut régional des jeunes sourds de Poitiers profitent également de l’expérience. « Je ressens plus ce que j’entends, j’ai plus d’émotions », assure Marc, atteint d’une surdité plus légère. Son camarade Morgan, qui avait déjà essayé le Subpac l’an passé, « kiffe de mettre le volume à fond, même si ça secoue un peu ». « Moi j’ai l’impression que la musique me va droit au cœur et qu’elle se diffuse ensuite dans tout mon corps », commente Flavie, l’éducatrice spécialisée (entendante) qui accompagne le groupe. Le lendemain du spectacle, le bilan était très positif, selon Anaïs Indart : « Le concert a démarré tard, les plus jeunes étaient dégoûtés de devoir partir avant la fin. Tous étaient très émus. L’un d’entre eux, sourd profond depuis la naissance, a ressenti la musique pour la première fois. »
Le prochain rendez-vous à la MDE, c’est le 21 octobre pour le concert pop de Flèche Love dans le cadre du festival Campus sonore. Mais au-delà, l’objectif est de mettre les Subpac à la disposition des étudiants sourds et malentendants qui souhaiteraient assister à des spectacles proposés par d’autres salles poitevines. Ce sera le cas notamment pour le festival de danse A Corps, en mars au Tap.
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