Hier
Les personnels des établissements de santé avaient jusqu’au 15 septembre pour présenter un schéma vaccinal partiel ou complet, au risque d’être suspendus de leur fonction. Par adhésion ou résignation, dans la Vienne, la majorité s’est conformée à la loi.
Jusqu’à la veille de son entrée en vigueur, le 15 septembre, l’obligation vaccinale faite aux personnels de santé a donné lieu à plusieurs manifestations en France. Dans la Vienne, malgré certaines crispations, le mécontentement n’a pas rejailli dans la rue. La grande majorité des salariés des hôpitaux, cliniques ou Ehpad avait reçu au moins une dose de vaccin à la date fatidique. A Poitiers, sur les 740 personnels d’Elsan (quatre établissements), quatre n’avaient pas présenté d’attestation le jour J. « Deux sont en congé maternité, une en arrêt maladie et la dernière a été, comme le veut la loi, mise à pied, note le directeur Romain Dussaut. Lorsque nous avions fait un point, en juillet, nous avions 80 personnels non vaccinés. Aujourd’hui, peut-être aussi parce que nous sommes l’un des plus gros centres de vaccination, nous avons 99,99% de vaccinés, cela n’a donc aucun impact sur l’activité des services. »
« La manière dont on nous l’impose »
Le constat est similaire au CHU, où l’approche de l’échéance a semble-t-il accéléré la vaccination. Sur les 9 056 employés, 300 personnes n’avaient pas présenté leur attestation le 14 septembre, 140 deux jours plus tard et 118 ce lundi (21 suspensions). 98,7% des personnels ont donc accepté de se faire vacciner. Leslie(*) fait partie du 1,3% restant. « Je ne veux pas de ce vaccin car il est expérimental, prévient l’infirmière de 34 ans. Certes l’ARN messager a été expérimenté en oncologie, mais à partir de cellules saines. Je ne suis pas anti-vaccin du tout, mais là il ne s’agit pas d’une maladie mais d’un virus qui mute. Pourquoi insiste-t-on à ce point sur la vaccination alors qu’il y a d’autres traitements moins coûteux, comme l’ivermectine ou l’azitrhomycine ? Et puis il y a la manière dont on nous l’impose… Cela suscite de la méfiance. » Et les patients dans tout ça ? « Avec tout ce qui est mis en place -le masque, le gel hydro-alcoolique…-, les soignants ne sont pas transmetteurs. J’ai travaillé pendant un an et demi en période Covid, au contact de personnes immunodéprimées, et je n’ai rien transmis à personne. » A défaut de pouvoir exercer, Leslie, actuellement en arrêt maladie, « pense à une reconversion, même si le métier [lui] tient à cœur ».
« Jusqu’au dernier moment »
Est-ce parce que les personnes âgées sont plus vulnérables ou parce que les campagnes de vaccination organisées à leur attention ont été rapidement ouvertes aux personnels ? Aux Jardins de Camille à Saint-Benoît, chez Korian Agapanthe à Poitiers, aux Châtaigniers à Chauvigny ou encore dans les Ehpad gérés par le CCAS de Poitiers, on affiche 100% de vaccinés. Les exceptions sont rares. A La Brunetterie, à Sèvres-Anxaumont, Céline Bigeau en a recensé deux, dont une titulaire, agente d’entretien. « Elle a réfléchi jusqu’au dernier moment. Direction, cadres de santé, médecin coordonnateur, nous l’avons tous reçue, elle est au fait de ce que cela implique en termes de salaire, retraite… »
« Les personnels concernés ont calculé les risques. Souvent, c’est une décision prise avec le conjoint », constate Sandrine Bouichou. La vice-présidente de la Coordination nationale interprofessionnelle (CNI) est plus inquiète pour l’avenir. « L’impact ne va pas être à négliger. Des services étaient déjà en tension et il n’y a pas eu tant de recrutements que ça en septembre… Cela pose la question de l’attractivité de l’hôpital public et du CHU de Poitiers. »
(*) Le prénom a été modifié.
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jeudi 21 novembre