Le soft rugby ouvre la marque

Parce qu’il y a de multiples façons d’en découdre avec le ballon ovale, le Stade poitevin rugby vient de mettre en place des séances de rugby santé, une pratique douce ouverte aux personnes en convalescence d’un cancer.

Claire Brugier

Le7.info

Qui dit rugby, dit Sébastien Chabal, 1,91m, plus de 110kg au garrot… Eh non ! Le rugby n’est pas -plus- l’apanage des grands costauds (lire p.44). « L’image du rugby reste celle d’un sport masculin, à XV. Un sport où l’on trouvait à l’origine toutes les catégories sociales, physiques, raciales, mais avant tout un sport de garçons. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, assure Alain Verneau. Il est pratiqué par les filles, à XV, à VII, à V, en loisirs… Et le rugby santé aussi se développe. » Y compris à Poitiers. Le médecin du Stade poitevin est, avec le président Michel Laidet et le président du comité départemental Jacques Gamper, l’un des instigateurs des séances de soft rugby proposées chaque lundi, à partir de ce mois-ci, au stade Rebeilleau.

Le terme de soft, « appellation poitevine non encore déposée », est explicite. Ce rugby-là est ludique, non violent et non compétitif. Il s’adresse à des femmes et hommes en convalescence d’un cancer. « Les bénéfices d’une activité physique régulière et adaptée ont été formellement prouvés. Des études ont été menées sur les cancers du sein, de la prostate, colorectal. Une pratique sportive diminue les risques de récidive et de mortalité. Elle améliore la qualité de vie, fonctionnelle et psychologique, explique Alain Verneau. Mais au-delà des objectifs de santé, le maître-mot, c’est le plaisir. Cela permet une réappropriation de son corps et une meilleure estime de soi. L’important est de voir arriver les gens avec le sourire. »

Une pratique adaptée

En visite à Parthenay, club pilote en Nouvelle-Aquitaine pour le rugby santé, la délégation du Stade poitevin a pu le constater de visu. Convivialité, bienveillance, entraide font partie intégrante de la pratique. On s’échange le ballon et on échange, autour de la maladie notamment. « Dans le rugby santé, tous les pratiquant s’adaptent aux autres. Les exercices sont très simples et accessibles », note Tom Bregeon, l’un des joueurs du XV poitevin par ailleurs titulaire d’un DU sport et cancer. Il est l’un des deux entraîneurs du soft rugby, avec Vincent Lematte, titulaire du brevet fédéral de rugby santé. On ne plaisante ni avec le rugby, ni avec la santé ! « C’est une pratique adaptée, reprend Alain Verneau, et la première adaptation consiste à connaître les gens individuellement (le type de cancer dont ils souffrent, leur état cardiovasculaire…) et leur passé sportif afin de déterminer leurs attentes, leurs craintes. Et ce en lien avec le médecin traitant. » Les médecins généralistes ont de fait un rôle essentiel, d’accompagnement mais aussi de prescripteurs auprès des potentiels pratiquantes et pratiquants, des personnes en rémission d’un cancer aujourd’hui et, peut-être, demain, des malades atteints d’autres pathologies, cardiovasculaires, métaboliques ou rhumatismales.

Soft rugby, ouvert à tous, de 19 à 99 ans, le lundi de 18h30 à 19h30, au stade Rebeilleau, à Poitiers. Renseignements au 05 49 46 46 46 ou par courriel : softrugbypoitiers5@gmail.com. Facebook : Soft Rugby - Santé Poitiers. Certificat de non contre-indication à la pratique sportive et pass sanitaire requis.

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