En cette fin de congés annuels, rien ne peut empêcher de penser à la période actuelle et ses multiples facettes. Mais une interrogation peut passer par un petit plaisir, celui de la métaphore. Risquons-nous alors ? Un vieil homme, propriétaire de dix-sept chameaux et sentant sa fin prochaine, fit venir ses trois fils. À l’aîné, il dit : « Je te confie la moitié de nos chameaux. » Au second, il déclara : « Tu auras un tiers du troupeau. » Et le troisième s’entendit dire : « Étant le plus jeune, tu auras un neuvième des bêtes. »
Le troupeau ? 17 bêtes ! Réunis ensemble ils se lamentaient. « Comment faire car le 17 est un nombre premier, il n’est divisible ni par 2, ni par 3, ni par 9 ! » Mais la vie est bien faite, figurez-vous qu’un vieux chamelier qui passait par là les écouta attentivement et leur dit : « Je vais vous donner un chameau. Lorsque vous aurez terminé le partage, si d’aventure il vous en reste un, vous me le rendrez. » Sous son regard malicieux, ils procédèrent au partage et, comme il leur restait bien entendu un chameau, ils lui rendirent, ce qu’il accepta l’œil pétillant.
Le vieil homme leur avait permis d’éviter une crise et de résoudre un problème auquel il était pourtant étranger. Il avait ainsi, à proprement parler, joué un rôle de tiers mais en fin connaisseur du sujet et légitimé par son expérience. Risquons-nous à élargir ce conte ancestral à nos questionnements actuels. Outre leur finalité propre, nombre de projets culturels et éducatifs construits en partenariat jouent souvent ce rôle du « chameau surnuméraire » pour la société. Leur apport permet de dénouer une crise particulière, d’un seul ou de l’ensemble des partenaires et acteurs impliqués. Dans cet esprit, plus que beaucoup d’autres champs sociaux, la culture scientifique et la diversité de ses domaines potentiels de collaboration permettent d’être un appoint dans un espace politique, éducatif et culturel aux interactions et aux antagonismes paradoxalement trop méconnus, car décrits de manière trop simpliste. Le tiers médiateur vient avec son regard et sa connaissance.
PS : On notera que rien n’est dit dans ce conte sur le chameau à la proverbiale sobriété, ni sur sa frugalité et son endurance, fruits d’une lente adaptation aux conditions climatiques et aux paysages. Ni de sa patience dans son compagnonnage avec l’espèce humaine, tout est question de temps et de persévérance.
PS 2 : Essayez avec des brebis...
Hasta Pronto.
CV express
Formé à l’université de Poitiers avec une double compétence économique et scientifique, je suis directeur de l’Espace Mendès France depuis mai 1991. Toujours et systématiquement dans le cadre de réseaux multiformes et polyvalents composés de personnalités passionnantes. Mes responsabilités nationales dans la culture scientifique et mon expérience d’élu local m’ont apporté beaucoup. J’accompagne avec bonheur les projets de mon ami Edgar Morin, des acteurs de la Grande Muraille Verte et du Pacte mondial des jeunes pour le climat qui tous luttent pour une autre voie dans le monde actuel.
J'aime : Victor Hugo, Montaigne, la Louisiane, Quentin de la Tour, la Politique, les jardins remarquables, les enthousiastes, Jules Verne, la pierre du Périgord noir, la convivialité.
Je n'aime pas : les mégots de cigarettes, le simplisme, les péremptoires, la vindicte, l'individualisme, les impatients congénitaux.
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Dans ses tableaux, Carlos Diogo explore et mélange les styles, passant avec aisance de l’art abstrait au pop art. L’artiste se nourrit d’influences populaires et de matériaux peu conventionnels. Il expose actuellement à Chasseneuil-du-Poitou.
