Retraité belge, passionné par la Première Guerre mondiale, Patrick Lernout mène une véritable enquête pour retrouver les familles des 750 soldats français enterrés près de son village. Parmi eux, huit étaient originaires de la Vienne.
Patrick Lernout est né dans un village des Flandres marqué par la Première Guerre mondiale. « Quand j’allais à l’école, je passais toujours le long d’une place que les gens appelaient le cimetière allemand, bien que les soldats enterrés là aient été transférés depuis longtemps. » L’ancien directeur du personnel, qui officiait dans une société de négoce de bois, admet n’avoir « jamais vraiment aimé l’histoire à l’école ». Mais sa « curiosité » l’a finalement amené à s’intéresser à un « cimetière oublié », situé à 15km de chez lui, à Machelen-sur-Lys.
« Certaines familles
ne savaient pas »
« Je suis tombé dessus par hasard, ici personne n’en parlait. » 750 croix alignées correspondant à autant de soldats français tombés en 1918, à quelques semaines de l’Armistice, alors qu’ils pourchassaient les ennemis allemands en fuite. Loin des lieux de commémoration traditionnels, ce cimetière entretenu par la France et ses occupants a progressivement basculé dans l’anonymat.
« Néanmoins, ces 750 soldats ont aussi donné leur vie pour notre liberté, c’est pourquoi j’ai voulu connaître l’histoire de chacun d’eux », reprend avec conviction Patrick Lernout. Dès 2014, il s’est attelé à un travail minutieux d’enquête à partir des noms sur les croix -malgré les fautes parfois- et des informations contenues sur la plateforme Memorial Genweb. Il a consulté les archives de chaque département pour connaître les fiches matricules, les affectations, promotions et même blessures éventuelles. Il a écrit des lettres expliquant sa démarche aux mairies des villages et aux familles identifiées. « Parfois, celles-ci ne savaient pas où était enterré leur grand-père ou leur grand-oncle. A ce moment-là, beaucoup de larmes ont coulé, c’était très émouvant. » C’est arrivé notamment pour les descendants de l’un des huit soldats originaires de la Vienne que Patrick Lernout a retrouvés récemment. « Ils viendront à la prochaine cérémonie de commémoration qui a lieu tous les ans, le premier dimanche de septembre. »
S’il possède déjà de nombreuses informations sur ces soldats, ce passionné aimerait collecter le plus de photos possible, pour mettre des visages sur des noms (lire ci-dessous). Patrick Lernout prépare un livre sur ces Poilus de la Grande guerre. Il l’a déjà fait pour 391 soldats, américains cette fois, également morts près de chez lui en Belgique.
Si vous détenez des photographies ou des informations, contactez Patrick Lernout au 0032 496 170 777 ou par mail à patrick.lernout@telenet.be.
crédite photo : DR