Dépendant de l’activité des cafés et restaurants, les fournisseurs de la restauration ont traversé une année difficile. Ils comptent sur la réouverture des établissements pour retrouver une activité comparable
à 2019.
A l’entrepôt Metro de Poitiers, la réouverture des restaurants et cafés a été une « grande réjouissance ». Surtout, elle a signifié le retour des 45 salariés sur site, zone industrielle de Larnay. « Nous n’avons pas été à 100% depuis plus d’un an, souligne Alain Lamoureux, le directeur. On a mis en place de l’activité partielle par rotation et on a adapté les horaires en fonction des contraintes sanitaires. » De son côté, l’entreprise Fromaget Distribution Boissons attend la « vraie réouverture » ce mercredi et la possibilité de se restaurer en intérieur. « 70% de nos clients sont encore fermés, parce qu’ils n’ont pas de terrasse. Mais on le voit, l’activité a bien repris et on peut espérer retrouver notre chiffre d’affaires de 2019. »
Les fournisseurs de la restauration ont eux aussi « subi » le black-out 2020-2021. Comptant un portefeuille de 600 bars et restaurants, Fromaget Distribution Boissons a ainsi perdu 95% de son chiffre d’affaires et a été contraint de mettre 26 collaborateurs au chômage partiel. « On a seulement pu assurer quelques livraisons en Ehpad, en boulangeries et épiceries, à deux, avec mon frère, explique Damien Fromaget, le président. Heureusement, on a bénéficié des mêmes aides que les bars et restaurants, ce qui nous a aidés à passer cette période. »
« Ça va changer la donne »
Grossiste alimentaire, Metro a moins souffert. « On a perdu près de 40% de notre chiffre d’affaires, soit la proportion de nos clients dans la restauration. Ç’aurait pu être bien pire », estime Alain Lamoureux, qui a pu continuer à fournir le reste de sa clientèle (revendeurs spécialistes, pâtissiers, etc.). Reste qu’au tout premier confinement, il s’est retrouvé avec des invendus sur le bras. « On a distribué à la Banque alimentaire et aux Restos du Cœur pour ensuite s’adapter aux volumes d’affaires. » Fromaget Distribution Boissons a également tout fait pour limiter les pertes de produits. « Parce que les industriels ont repoussé la date limite de consommation », rappelle Damien Fromaget. Mais aussi, en faisant de la vente aux particuliers. « Tout est parti dans les deux jours suivant l’annonce sur Facebook. »
Après le « rush » du premier déconfinement, « on a adapté nos engagements de stock et anticipé les achats de nos clients, répond Alain Lamoureux. On a appris de la situation pour ne pas faire deux fois la même erreur. » Tout en s’adaptant à la demande. Avec le développement de la vente à emporter, Metro a découvert « de nouvelles gammes de produits, des façons de fonctionner différentes » et travaillé avec d’autres acteurs locaux, comme la Poit’à vélo. Son directeur en est convaincu, « cette période va changer la donne, y compris pour le client. Aujourd’hui, on se rend compte que le service à table nous a manqué ».