Dans la Vienne, les fournisseurs de la restauration respirent

Dépendant de l’activité des cafés et restaurants, les fournisseurs de la restauration ont traversé une année difficile. Ils comptent sur la réouverture des établissements pour retrouver une activité comparable 
à 2019.

Steve Henot

Le7.info

A l’entrepôt Metro de Poitiers, la réouverture des restaurants et cafés a été une « grande réjouissance ». Surtout, elle a signifié le retour des 45 salariés sur site, zone industrielle de Larnay. « Nous n’avons pas été à 100% depuis plus d’un an, souligne Alain Lamoureux, le directeur. On a mis en place de l’activité partielle par rotation et on a adapté les horaires en fonction des contraintes sanitaires. » De son côté, l’entreprise Fromaget Distribution Boissons attend la « vraie réouverture » ce mercredi et la possibilité de se restaurer en intérieur. « 70% de nos clients sont encore fermés, parce qu’ils n’ont pas de terrasse. Mais on le voit, l’activité a bien repris et on peut espérer retrouver notre chiffre d’affaires de 2019. »


Les fournisseurs de la restauration ont eux aussi « subi » le black-out 2020-2021. Comptant un portefeuille de 600 bars et restaurants, Fromaget Distribution Boissons a ainsi perdu 95% de son chiffre d’affaires et a été contraint de mettre 26 collaborateurs au chômage partiel. « On a seulement pu assurer quelques livraisons en Ehpad, en boulangeries et épiceries, à deux, avec mon frère, explique Damien Fromaget, le président. Heureusement, on a bénéficié des mêmes aides que les bars et restaurants, ce qui nous a aidés à passer cette période. »


« Ça va changer la donne »

Grossiste alimentaire, Metro a moins souffert. « On a perdu près de 40% de notre chiffre d’affaires, soit la proportion de nos clients dans la restauration. Ç’aurait pu être bien pire », estime Alain Lamoureux, qui a pu continuer à fournir le reste de sa clientèle (revendeurs spécialistes, pâtissiers, etc.). Reste qu’au tout premier confinement, il s’est retrouvé avec des invendus sur le bras. « On a distribué à la Banque alimentaire et aux Restos du Cœur pour ensuite s’adapter aux volumes d’affaires. » Fromaget Distribution Boissons a également tout fait pour limiter les pertes de produits. « Parce que les industriels ont repoussé la date limite de consommation », rappelle Damien Fromaget. Mais aussi, en faisant de la vente aux particuliers. « Tout est parti dans les deux jours suivant l’annonce sur Facebook. »


Après le « rush » du premier déconfinement, « on a adapté nos engagements de stock et anticipé les achats de nos clients, répond Alain Lamoureux. On a appris de la situation pour ne pas faire deux fois la même erreur. » Tout en s’adaptant à la demande. Avec le développement de la vente à emporter, Metro a découvert « de nouvelles gammes de produits, des façons de fonctionner différentes » et travaillé avec d’autres acteurs locaux, comme la Poit’à vélo. Son directeur en est convaincu, « cette période va changer la donne, y compris pour le client. Aujourd’hui, on se rend compte que le service à table nous a manqué ».

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