Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Après des dizaines d’années de fastes et d’allégresse, cette demeure bourgeoise est devenue une véritable « verrue » au milieu du parc des Prés-Mignons. A tel point qu’en 2014, à l’occasion des élections municipales, le comité de quartier publiait dans son journal Vivre à Poitiers-Sud une lettre ouverte aux candidats. En Une, la photo de la villa barrée du titre « Quel avenir ? » et d’une citation de Jean-Jacques Rousseau : « Si l’on ne détruit pas une « ruine », c’est qu’elle peut encore être utile. » Malheureusement pour ses auteurs, cette missive n’a reçu aucune réponse constructive. La Ville de Poitiers a racheté le bâtiment et le terrain en 1984, pour garder la main sur l’avenir des lieux mais sans réel projet. Ensuite, les nombreuses tentatives menées par les riverains depuis près de quarante ans pour attirer le regard des municipalités successives sont toujours restées vaines. « On a même organisé la dernière fête de quartier juste devant pour la montrer à la nouvelle maire Léonore Moncond’huy et à son équipe », indique Jean-Daniel Sire, secrétaire du comité de quartier. Las… La municipalité admet qu’aucun projet n’est envisagé pour le moment.
A 71 ans, Jean-Daniel est l’une des mémoires du quartier. Ses grands-parents avaient une ferme un peu plus bas. Petit, il se souvient avoir joué au foot dans le parc -alors privé- avec François et Jean-Louis, deux des trois enfants (avec Madeleine) des derniers propriétaires, Léon et Lucy Bonnet-Badillé. En vieillissant, ceux-là ont préféré vendre la demeure pour se rapprocher de leurs enfants à Paris. C’est le grand-père de Léon, Gabriel Badillé, banquier à Fontenay-le-Comte, qui a fait construire en 1882 la Villa Bellejouanne, comme on l’appelait à l’époque, sur un terrain de 7ha légué à son épouse Lucie Pingault.
Un mystère plane encore au-dessus de cette maison. Peu de gens en vie peuvent raconter comment elle était aménagée. Jean-Daniel Sire avoue lui-même « n’être jamais rentré et n’avoir jamais vu de photo de l’intérieur ». Les ouvertures du bâtiment ont été murées en 2000 afin d’éviter les intrusions. Aujourd’hui, les enfants qui rejoignent le centre de loisirs aménagé dans d’anciennes dépendances accélèrent le pas devant « la maison de la sorcière ». Tantôt résidence d’artistes, maison de retraite, siège des Compagnons du Devoir, la Villa des Prés-Mignons a fait l’objet de nombreux projets. Le centre socioculturel Cap Sud a sérieusement imaginé de transformer le lieu en restaurant d’insertion. Le comité de quartier aimerait aujourd’hui le muer en maison des associations… Mais à chaque fois -même si la toiture a été rénovée- les plans se heurtent aux contraintes budgétaires.
Si vous avez des images inédites de la villa, contactez Le 7 sur redaction@le7.info ou au 05 49 49 47 31. Nous les diffuserons sur le site du journal.
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