Rabat-joie

L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.

Le 19 mai, si tu n’as pas posté sur les réseaux une photo à la terrasse d’un café, tu as raté ta journée ! Le 9 juin, j’imagine que le cliché « hype » sera à l’intérieur du resto. Et à partir du 30 juin, place à l’image du concert assis-debout, sur ou devant ta chaise. Youhou ! Toi aussi, programme tes futures publications sur Insta, Facebook et Twitter en fonction du calendrier de réouverture. Le jour où le masque sera aboli, petite suggestion : la contre-plongée du FFP2 qui s’échoue dans la poubelle. Ça devrait cartonner. Tellement symbolique ! Plus sérieusement, sans jouer les rabat-joie (d’accord, un peu), les politiques -mais pas que- se sont livrés à un exercice de com’ assez navrant. Comme s’il fallait absolument être à 8h pétantes avec café-croissant-journal... et photographe ! Vous me direz, la séquence nourrit le storytelling de l’action. Selon le vocable présidentiel, nous étions en guerre sanitaire. Alors, rien d’étonnant à ce que ce premier jour du calendrier du déconfinement sonne comme l’Appel du 19 mai. La Libération, et après ? Les esprits chagrins ont tôt fait de remarquer que la Covid-19 n’a pas tout à fait disparu et que les médecins anticipent une éventuelle reprise de l’épidémie à l’automne. Pas sûr que beaucoup d’épidémiologistes se soient précipités mercredi matin en terrasse. La météo, peut-être...