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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
« Qu’est-ce qu’un aéroport, si ce n’est un champ d’aviation ? » A la question à 2,1M€, le directeur des concessions de Sealar Gilles Tellier apporte une réponse immédiate : « A Poitiers-Biard, sur 148 hectares, nous avons 87% de prairies ». Après des semaines (mois) de polémique, le concessionnaire a souhaité replacer le débat concernant l’avenir de l’aéroport sur le terrain de l’écologie. L’infrastructure vient ainsi de rejoindre Aéro Biodiversité, née en 2013 et qui fédère 35 aéroports en France, dont Orly et Roissy. L’association s’attache à « inventorier les espèces végétales et animales, partager l’information auprès du grand public et à améliorer la biodiversité », selon les propres termes d’Hélène Abraham, chargée de mission au sein d’Aéro Biodiversité.
Selon un premier recensement, la plateforme biardiaise abriterait une centaine d’espèces, dont quatre variétés d’orchidées remarquables et 36 espèces d’oiseaux, au premier rang desquels l’alouette des champs, l’hirondelle, des espèces de chenilles, d’abeilles sauvages... Un deuxième recensement aura lieu en juin. La démarche plaît assez à Gilles Morisseau, maire de la commune. « Au niveau de Grand Poitiers, la transition écologique s’accélère, ça n’aura échappé à personne ! », sourit le vice-président de la communauté urbaine, favorable à une réorientation des activités de l’aéroport. Au contraire de Bruno Belin, sénateur et ancien président du Département, tout à sa joie de constater que « cet aéroport a toutes les qualités ».
A dire vrai, Poitiers-Biard n’a pas attendu d’être dans la tourmente politico-médiatique pour s’intéresser à la préservation de son patrimoine. Depuis 2019, le Conservatoire régional des espaces naturels (Cren) collabore avec les permanents de l’aéroport. « C’est la seule prairie de plus d’une centaine d’hectares dans la Vienne, ce site est exceptionnel !, estime Estèle Guénin, chargée de mission au Cren. Avec les graines récoltées ici, nous avons pu refaire une cinquantaine d’hectares de prairies ailleurs, notamment dans le Mirebalais. Nous espérons vraiment que ce partenariat va perdurer. » Aux abords immédiats de la piste, le zéro phyto est aussi la règle depuis plusieurs années. Au-delà, depuis un an et la baisse drastique du trafic aérien (-76% de passagers à Poitiers-Biard), la nature a repris ses droits. Les oiseaux ont niché sur le site et se sont largement reproduits. De quoi accréditer la thèse d’un aéroport transformé en sanctuaire écologique. En attendant un redécollage de l’activité ? On peut toujours rêver ! « Le transport aérien ne peut pas poursuivre son développement contre l’opinion publique. Nous allons vers une croissance durable et raisonnée », conclut Gilles Tellier.
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