Les voyages forment la jeunesse

Covid-19 ou pas, une dizaine de Poitevins de 15 à 18 ans partent chaque année vivre une expérience à l’étranger grâce à l’AFS Vivre sans frontière. D’autres quittent leur pays pour venir ici, où ils sont accueillis dans des familles d’accueil. De quoi booster leur maturité.

Romain Mudrak

Le7.info

Frederica est arrivée à Poitiers le 30 octobre dernier. Certes, elle s’est très vite retrouvée confinée dans l’appartement d’Estelle, aux Couronneries, mais au moins la jeune femme de 17 ans était bien là. Un an et demi qu’elle attendait ce moment ! Frederica a quitté son petit village près de Venise, en Italie, pour participer à un programme d’échange organisé depuis cinquante ans par l’association AFS Vivre sans frontière. « J’ai beaucoup de curiosité pour les cultures, les modes de vie, les habitudes des autres pays, explique-t-elle. Ce voyage me permet aussi de tester mes limites. Je pensais être plus timide, alors j’ai fait des efforts pour être sympa et ouverte. Maintenant, c’est automatique ! »

Immersion totale

Son français est impeccable, ce qui n’était pas le cas en arrivant… « Avec Estelle, on parlait anglais, se souvient Frederica. J’avais appris le français en Italie mais je ne comprenais pas les profs et les autres élèves du lycée qui parlaient trop vite. » « Tu as progressé très rapidement », la rassure son hôte. Rien de mieux qu’une immersion totale pour apprendre une langue étrangère. Au lycée Aliénor-d’Aquitaine, tout le monde a fait le maximum pour l’accueillir dans de bonnes conditions. Une chose est sûre, elle préfère mille fois aller en cours que de suivre des visioconférences !

De son côté, Estelle est technicienne de laboratoire au lycée Berthelot de Châtellerault. Convaincue par l’un de ses collègues, elle est devenue famille d’accueil en 2020 et recevait sa première invitée à peine trois semaines après. « Le premier confinement a été un révélateur. Je pensais n’avoir besoin de personne pour être heureuse mais j’ai compris qu’il était vital pour moi d’échanger avec des gens. » Aujourd’hui, la cohabitation se passe à merveille. Elles ne loupent aucune occasion de partager leurs plats préférés. Frederica est très contente d’être ici, sa famille restant à portée de visio. Evidemment, la Covid-19 est venue perturber le programme des visites. Mais toutes les deux ne désespèrent pas de voir Versailles, la Bretagne et d’assister, enfin, à des spectacles.

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